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La patience : mère de toutes les vertus

 

                                                               Le Vénérable Maître Hsuan Hua

 

 

Le secret d’un pratiquant Bouddhiste est d’absorber peu de nourriture. Car si on mange peu, nos désirs diminuent et quand ces désirs diminuent et qu’on sait que c’est suffisant, alors on obtient la sérénité. Quand on se sent toujours serein, les afflictions n’apparaissent plus. L’absence d’afflictions engendre le Bodhi. Et quand apparaît le Bodhi, on est complètement libéré. Et quand on est parvenu à la délivrance absolue, on comprend parfaitement sa destinée, le problème de la vie et de la mort ainsi que la sagesse absolue. En somme, c’est la parfaite sérénité. Ce sont les différentes étapes que doit traverser un pratiquant Bouddhiste. Nous aussi efforcons-nous à les traverser. Un pratiquant Bouddhiste doit être patient devant n’importe quel obstacle, il doit faire preuve de la patience, serrer les dents et supporter ; et une fois qu’il arrive à le surmonter, "que les vagues et la tempête se sont calmées", la tranquillité apparaît naturellement. Durant notre vie active, même si on est forcé d’agir à contre cœur, on doit se résigner et agir ; petit-à-petit, on s’y habitue et finalement tout devient naturel. En somme, quand on entreprend n’importe quelle activité, on doit l’accomplir soigneusement, consciencieusement. On ne doit pas être paresseux, esquiver pour se reposer, ou bien bâcler pour en finir au plus vite. Certains nourrissent la pensée suivante en tête :"Etre bonzes pendant un jour, alors ils sonnent la cloche pendant un jour". Agissant ainsi, ils vont à l’encontre du Bouddhisme. Ils s’appuient sur Bouddha pour avoir de quoi manger et s’habiller ; ils vivent au jour le jour, n’ont sûrement aucun avenir dans leur vie. Pour moi, j’ai adopté "la patience" comme devise de ma vie ; en toute circonstance, je resterai avec tout mon corps et mon esprit fermement décidé, non seulement à résister, mais à tout supporter.

 

Quand je vivais dans mon village natal qui se trouvait au Nord-Est de la Chine, j’étais habitué au froid et à la chaleur. Au moment le plus froid de l’année, je ne portais ni de chaussures, ni de chaussettes ; je marchais pieds-nus dans la neige, le froid était glacial, mes pieds étaient gelé et me faisaient très mal, mais j’essayais de toutes mes forces à endurer et finalement je ne me sentais plus mal. Et au moment le plus chaud de l’année, la chaleur nous étourdissait, nous donnait des vertiges à tel point qu’on avait l’impression de marcher dans le noir, que la terre tournait et renversait tout autour de nous. Par cette chaleur intense, les gens se trouvaient mal, prêts à s’évanouir, mais moi, je ne me sentais pas si mal ; un peu de repos et je retrouvais ma pleine forme. J’adopte comme préceptes moraux les deux mots :"Patience et résignation" pour vaincre tous les obstacles : Le froid, la chaleur, les intempéries, la faim et la soif, fermement décidé à tout endurer sans jamais céder ou me rendre. Et puis, quand je me suis couverti, je pratiquais la doctrine :"Patience et résignation". Si on m’insultait, je faisais comme si je n’entendais rien ou comme si j’étais en train d’écouter une chanson. Résultat : Je me sentais parfaitement serein. Et si on me frappait, je ne répondais jamais par des coups, mais au contraire, je les acceptais avec une attitude calme, conciliant. Je pratiquais consciencieusement toutes les scéances de prière du bon matin comme celles du soir - de très bonne heure, à l’heure où il fallait se rendre à la salle de prières, même en plein sommeil, au son de la crécelle, je me réveillai tout de suite, le temps de faire un brin de toilette et très vite je me rendis à la salle et j’attendais. J’étais toujours en avance de cinq minutes, jamais en retard. Depuis ma conversion, j’ai toujours agi avec la patience et la résignation. Partout où je venais, ou pour suivre un stage, ou pour pratiquer des scéances de prière du bon matin ou celles du soir,  ou pour donner des conférences ou pour écouter des doctrines ou des Mantras du Bouddha ou tout simplement pour assister à des scéances d’offrandes du répas à midi, je suis toujours arrivé à l’heure, jamais en retard, même d’une minute. Aujourd’hui, si je vous ai raconté ceci, je voudrais vous faire part de mon expérience personnelle. Si vous voulez pratiquer la religion d’une façon correcte, alors dans l’accomplissement d’une tâche, vous devriez être dynamique, positif mais pas fainéant, surtout ne manquez jamais de patience et de résignation. Il faut supporter l’insupportable, se résigner devant la violence. Supporter et se résigner à tout : Constituent un guide pour un pratiquant Bouddhiste. D’autant plus que vous êtes encore dans la période d’apprentissage et de formation, vous devriez vous efforcer davantage dans la patience et la résignation. Même si vraiment vous ne pouvez pas vous résigner, vous devez absolument vous calmer et vous résigner. C’est pourquoi, il y a un proverbe qui dit :

 

"Un peu de patience calme le vent et les vagues,

Un pas de recul dévoile l’océan immense et le ciel bleu".

 

Vous ne devez pas vous mettre en colère facilement mais sachez que :"Le feu de l’ignorance (de la colère) est capable de brûler toute une forêt de mérite". Ce sont des paroles très justes et qui renferment une observation pleine d’expériences. Souvenez-vous-en tous ! et gravez cela dans votre esprit ! Soyez prudent, ne vous mettez pas en colère en toute circonstance !

 

Vous ne devez pas vous fâcher toujours et porter des jugements trop sévères. Pour vous, tout est injuste déraisonnable, choquant, insupportable. Il est évident que, dans la vie, il existe beaucoup de choses qui nous déplaisent, mais si nous "reculons d’un pas" en nous rappelant :"Patience, résignation", et si nous parvenons à nous calmer, à nous résigner, alors tout se passera d’une façon merveilleuse et les afflictions disparaîtront immédiatement.

 

Quant à nous autres pratiquants Bouddhistes, nous devons accomplir consciencieusement et parfaitement notre tâche sans négliger, sans nous relâcher, sans sombrer dans la paresse. Tout le monde doit se plier aux règlements établis par l’assemblée du Sangha et ne doit pas se dire :"J’ai toujours été présent aux conférences des doctrines de Bouddhas, alors pour d’autres tâches, je peux négliger ou me dispenser. Cette pensée est absolument inadmissible. Que ce soit une cérémonie d’offrandes à midi, ou une scéance de prière du bon matin ou celle du soir ou une réunion religieuse, vous devez arriver à la salle de prières, un peu plus tôt avant la cérémonie. Ainsi le résultat (le fruit) que vous obtiendrez plus tard, dans le futur, sera parfait. Par contre, si vous arrivez toujours en retard, plus tard, dans le futur, vous risquerez de perdre l’occasion d’ouvrir votre sagesse. Généralement, quand vous entreprenez une tâche, si vous arrivez et partez toujours en retard, vos mérites ne seront pas parfaits.

 

Nous sommes des pratiquants Bouddhistes, ne discutons pas avec nous-mêmes, ne soyons des avocats pour plaider notre cause. Nous avons un proverbe disant :"Telle cause engendre tel effet". Quand on sème un bon grain, on obtiendra un bon fruit, par contre si on sème une graine mauvaise, on récoltera un mauvais fruit, c’est la loi de la causalité éternelle de l’univers. Si on sème un grain parfait, le fruit qui sera formé, sera aussi parfait, et si on sème un grain à moitié, le fruit qui sera formé, ne sera pas parfait. Tout le monde doit comprendre ce principe, n’en soyez pas indifférent, et ne le considérez pas comme une brise qui souffle légèrerement à travers les oreilles.

 

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