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Présentation les Sutras
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Longévité, brièveté de vie, richesse et misère n’échappent pas au samsara

 

                    Le Vénérable Maître Hsuan Hua

        Traduction en français : Phan Ngoc Anh

 

 

Essayons d’examiner dans l’histoire les cas extrêmes de personnes riches, nobles, pauvres, ou misérables :

 

"Thach Sung ultra riche, Pham Dung sans le sou,

Les honneurs arrivent tard avec Cam La, tôt avec Thai Công,

Banh Tô vit plus que centenaire mais Nhan Uyên est mort prématurément,

Ces six personnes sont à l’intérieur du cycle des cinq matières".

 

L’histoire raconte que la personne la plus riche était Thach Sung qui vivait sous le royaume des Tan. La rumeur évaluait sa fortune équivalente à celle du pays tout entier. Une fois, au cours d’un festin, un hôte de ses amis lui montrait une branche de corail de deux mètres quatre vingts de haut comme quelque chose exceptionnel. Thach Sung examinait le corail et le cassa sous ses pieds en déclarant que ce corail n’a pas de valeur. Devant la tristesse de son ami, Thach Sung assurait ce dernier qu’il possédait une multitude de ses coraux et l’invitait à venir chez lui se rendre compte de la véracité de ses propos. L’ami accepta et constatat l’existence de centaines de coraux dans la maison de Thach Sung, atteignant trois mètres de haut. Thach Sung disait à son ami :"Vous pouvez emporter un certain nombre de ces coraux selon votre bon plaisir".

 

Ainsi, ce qui est précieux pour son ami devient ordinaire pour le richissime Thach Sung dont la fortune est immense.

 

Pham Dung était un mendiant ne possédant pas de biens propos. Chaque jour, il consommait la nourriture offerte selon la générosité d’autrui, sans penser à travailler. Parlant de Pham Dung, on disait :

 

"Il n’y a pas de nourriture chez lui en provision pour le lendemain.

Son corps ne possède aucune place pour loger une masse".

 

Là où il passait, c’était sa maison. Malgré sa vie misérable de mendiant, il lui arrivait plus tard d’économiser quelques vivres. Une fois, Confucius et ses disciples étaient interdits de nourriture au pays des Tran du fait de la famine. Le maître envoyait un émissaire auprès de Pham Dung pour emprunter quelques rotations de riz. Demander de l’aide alimentaire à un mendiant de la part de Confucius, riche de nombreux disciples, est une bien triste histoire.

 

L’émissaire Tu Lo se rendit chez Pham Dung et lui dit : "Mon maître qui manque de nourriture du fait de la famine qui sévit chez les Tran, m’envoie vous emprunter du riz". Réponse de Pham Dung :"Je suis d’accord si vous donnez des réponses justes à quelques questions que je vais vous poser". Tu Lo, plein de confiance en moi, réplique :"Vous pouvez me questionner".

 

Alors, Pham Dung dit :"Dites-moi, dans l’univers, ce qui est beaucoup, ce qui est peu ; ce qui est gai, ce qui est triste. Si vous répondez juste, je vous prêterai mon riz sans condition aucune ; sinon, ne je prêterai rien. C’est mon contrat".

 

Tu Lo répondit en ces termes :"Cette question est facile. Dans l’univers, les étoiles sont innombrables, la lune est unique. On est heureux dans les mariages, peiné quand quelqu’un est mort".

 

Pham Dung rejeta d’un signe de main :"Ce n’est pas judicieux ; ce n’est pas bien pensé". Cependant, Tieu Lo trouvait sa réponse incomparable et plein de bon sens. Il doutait de la bonne volonté de Pham Dung qui cherchait un prétexte pour ne pas prêter son riz. Il quittait Pham Dung en maugréant, ne sachant plus quoi faire.

 

De retour chez Confucius, il racontait à son maître ce qui s’était passé : "Pham Dung est un homme détestable, dénué de sens moral", dit-il. Il rapportait en détail toute la conversation qu’il a eue avec ce dernier.

 

Confucius trouvait que Tu Lo avait mal répondu à la question de Pham Dung, ce qui étonnait Tu Lo, lequel s’empressait de répliquer :"Pham Dung a répondu selon ses intérêts comme je l’ai fait de mon côté. Je pense ne pas avoir failli".

 

Alors, Confucius donna son conseil :" Écoutez bien ce que dis. Dans le monde, nombreux sont les vils individus, rares sont les honnêtes hommes. On est heureux quand prête quelque chose à quelqu’un ; on est ennuyé et attristé quand on doit emprunter ! Retournez chez Pham Dung et répétez lui ce que je viens de vous dire".

 

Tu Lo retourna chez Pham Vu et donna à ce dernier la réponse suggérée par Confucius. Pham Dung approuvait et fournissait une charge de riz que Tu Lo devait rapporter à son maître, charge qui était portée sur l’épaule à l’aide d’une palanche. Or, il s’agissait d’une palanche magique qui gardait la charge toujours pleine de céréales, ce qui permettait de nourrir plusieurs personnes. Ainsi une personne pauvre comme Pham Dung pouvait aussi posséder des objets merveilleux !

 

Sous la dynastie de l’empereur Tan Thuy Hoang en Chine, existait un premier ministre du nom de Cam La, âgé seulement de douze ans. Selon ses capacités, il aurait pu être nommé plus tôt à neuf ans !

 

Le grand stratège Khuong Tu Nha était sollicité par l’empereur Van Vuong alors qu’il avait quatre vingt ans, soit trois ans plutôt que prédit. Ainsi, il n’y pas d’âge pour servir son pays.

 

Le mandarin mythique Banh Tô vivrait pendant plus de huit cents ans. Nhan Uyen, disciple de Confucius disparut à trente ans après une courte vie. Il était plus brillant parmi les élèves du maître. Très appliqué dans ses études, il avait une grande capacité de déducation logique, dépassant Tu Công, un autre condisciple. A la mort de Nhan Uyen, Confucius était très affecté et accusait le ciel d’avoir voulu la perte de sa doctrine.

 

Ainsi, les six personnes ci-dessus désignées avaient chacune leur vie ; l’une très riche, l’autre très pauvre, la troisième couverte d’honneur de façon précoce, la quatrième de manière tardive, la cinquième plusieurs fois centenaire, la sixième supérieurement intelligente mais de courte vie. Cependant, toutes n’échappaient pas au cycle des cinq éléments (métal, bois, eau, feu, terre) selon la roue du Samsara. C’est pourquoi l’on dit que la vie est un rêve chimérique, comme la goutte de rosée sur la pointe d’une feuille, comme un éclair fulgurant. Il nous faut méditer dans cet esprit et ne prendre aucun objet mental sur soi. Cela nous évite affliction et souffrances. Pratiquons la vertu religieuse de façon correcte, sachant l’impermanence de toute chose et le non-soi (anatman). Il faut progresser pas à pas vers la libération de toute attache à l’intérieur des six voies du Samsara.

 

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