Toute vie peut s’éteindre dans

un seul souffle

                     Le Vénérable Maître Hsuan Hua

Traduction en français : Ly Thi Minh Nguyet

Mes bons amis spirituels !

"Depuis toujours, peu de gens atteignent la soixante dizaine,

Nous perdons d’abord notre jeunesse, puis notre vieillesse.

Combien de temps nous reste-t-il ?

La moitié du temps qui nous reste, servira à dormir et à nous reposer".

Ce qui signifie à peu après :

"Depuis toujours, les gens atteignent rarement la soixante dizaine ; d’abord nous laissons passer inutilement notre jeunesse, puis notre vieillesse ; donc il nous reste très peu de temps pour vivre. En plus, la moitié du temps qui nous reste sera perdu dans le sommeil et le repos".

Aujourd’hui, l’homme moderne connaît très bien l’art de vivre centenaire, l’âge de vie augmente énormément. Autrefois, les gens vivaient rarement jusqu’à soixante-dix ans, car, à mon avis, ils étaient en général extrêmement nerveux, ce qui avait raccourci leur durée de vie.

Examinons la durée de vie d’une personne : Les quinze premières années de la jeunesse ne comptent pas, car c’est le temps consacré à l’apprentissage à devenir un homme. De même, les quinze dernières années ne comptent pas non plus, car on devient stupide, mal entendant, mal voyant, jamais en pleine forme. Donc, il nous reste une quarantaine d’années au milieu. Et sur cette quarantaine d’années, le sommeil et le repos s’emparent déjà de la moitié, sans parler de pas mal de temps perdu pour manger, s’habiller, faire ses besoins. Par conséquent, il nous reste très peu de temps pour pratiquer et cultiver la voie comme pour accomplir de bonnes actions.

Jadis, les gens disaient :

"L’insatiabilité humaine est comparable à un serpent essayant d’avaler un éléphant".

Ceci signifie :

"L’être humain est préoccupé le long de la journée à satisfaire sa faim.

La faim satisfaite, il se préoccupe de ses habits.

Possédant suffisamment de nourritures et de vêtements,

Il manque une femme maintenant dans la maison.

Alors, il épouse non seulement une jolie femme mais en plus de jolies concubines.

Ensuite, pour se déplacer, il lui faut une voiture et un avion.

Propriétaire d’un avion et d’une voiture ne suffit toujours pas ;

Sans titre, sans fonction, les gens le mépriseraient.

Quatrième ou cinquième grade dans la fonction publique pour lui est encore trop modeste,

La troisième et seconde grades lui semblent toujours trop basses,

Il désire le poste du premier ministre du gouvernement.

Non content de ce poste, il aspire monter sur le trône du roi.

Une fois sur le trône, il désire jouer aux échecs avec les saints".

Les désirs d’un être humain sont éternellement insatiables. C’est pourquoi, le proverbe dit : "Les désirs insatiables d’un être humain ressemblent à un serpent essayant d’avaler un éléphant".

Il existait jadis, trois vieux : Le plus jeune âgé de soixante ans, le deuxième : soixante dix ans, et le troisième le plus âgé de quatre-vingts ans.

Celui qui a soixante ans disait : Lorsque cette année sera passée, vivrai-je jusqu’à l’année prochaine.

Celui qui a soixante-dix ans disait : Cette nuit j’enlève mes chaussures, demain, aurai-je encore la chance de les remettre.

Celui qui a quatre-vingts ans disait : A l’instant même, j’expire, aurai-je encore la chance d’inspirer.

Tout cela nous prouve que la vie humaine est éphémère ; elle peut s’éteindre dans un seul souffle.

Ainsi dit le verset suivant :

"Toute vie humaine ressemble à un rêve.

On meurt dans un rêve.

Dans le rêve – c’est la fortune.

Au réveil – c’est la misère.

Du matin au soir, on rêve.

Si on ne se réveille pas – pas de rêve vers la lumière.

Quel dommage de perdre un si beau rêve" !

Ce qui signifie :

L’être humain vit dans un rêve.

Meurt aussi dans un rêve.

Dans le rêve, on est comblé de fortune.

Au réveil, on se retrouve dans la misère.

C’est pourquoi, du matin au soir on vit dans un rêve.

Pourtant, si on ne se réveille pas, on perdrait le rêve,

conduisant vers la lumière.

Quel dommage de perdre un si beau rêve !

Il suffit que l’être humain ait la parfaite connaissance, lâche tout pour atteindre le parfait bonheur suprême.

Dans le Sutra du Vajra, il a été dit que :

"Tous les Dharmas

Ne sont que : rêve, illusions ou écumes

Comme la rosée matinale, le courant électrique.

Réfléchissons-y et comprenons ainsi".