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Présentation de la Pagode Kim Quang
Tru Tri Chua
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L’histoire du Bouddha

 

 

UNE HEUREUSE NAISSANCE

 

 Il y a plusieurs, plusieurs années, dans un petit royaume au Nord de l'Inde, quelque chose se produisait qui changerait le monde entier. La Reine Maya la femme du bon Roi Suddhodana est couchée et avait un merveilleux rêve. Dans son rêve, elle voyait un rayon lumineux blanc qui brille en descendant jusqu'à elle du ciel, et dans les rayons de cette lumière apparaissait un magnifique éléphant, il était pur blanc et avait six grandes défenses. Cet éléphant de la lumière arrivait en avion de plus en plus proche de la reine et se fondait dans son corps. La Reine Maya s'éveilla, remplit du grand bonheur qu'elle n'avait jamais senti auparavant.

 

Elle se rendit rapidement chez le roi et ils demandèrent ensembles les sages dans la cour : Que pouvait signifier cet étrange et merveilleux rêve. Les sages répondirent : "Vos majestés, il s'agit un merveilleux rêve ! Il signifie que la reine mettra au monde un fils, et ce prince deviendra un jour un grand homme. Non pas seulement vous, mais le monde entier est heureux que la reine va avoir un enfant extraordinaire pareil".

 

En entendant ces bonnes nouvelles, le roi et la reine étaient remplis de joie. Le roi était spécialement heureux parce qu'il désirait un fils ardemment qui gouvernerait un jour le royaume à sa place. Et maintenant, il semblait que son désir fut accordé.

 

A cette époque, c'était la coutume pour une femme de retourner chez ses parents pour donner naissance. Et alors quand le jour de l'arrivé du bébé allait arriver, la reine Maya et beaucoup de ses amies et sa suite quittaient le palais du roi et commençaient le voyage pour aller chez sa maison d'enfance.

 

Ils n'avaient pas voyagé loin quand la reine demanda de s'arrêter pour reposer. Elle savait que le bébé naîtrait bientôt. Ils étaient arrivés aux jardins de Lumbini et la reine rentrait dans ce jardin en cherchant un endroit confortable pour mettre au monde le prince. L'histoire raconte que même les animaux et les plantes, comprenant que, ce jour là, un enfant particulier allait naître, voulaient aider. Un grand arbre ploya une de ses branches et la reine la saisit avec sa main droite. En se soutenant ainsi, elle donna naissance un fils. Les servantes berçaient le bébé dans leurs bras et étaient étonnés que le bébé était beau et il semblait calme.

 

A ce moment, dans tout le pays, il y avait un sentiment de paix et de bonheur, les gens oubliaient leurs problèmes, cessaient leurs querelles et éprouvaient de la grande amitié les uns des autres. Certains voyaient des arcs-en-ciel apparaissent tout à coup dans le ciel et beaucoup d'autres belles choses étaient vues.

 

Les sages de partout le royaume remarquaient ces signes de paix et de joie et disaient les uns des autres avec agitation. "Quelque chose très heureuse venait juste de se produire. Regardez tous ces merveilleux signes ! Aujourd'hui est la pleine lune du quatrième mois; Il doit être certainement un jour particulier.

 

La reine Maya, ignorant que sa joie d'avoir un fils fut partagée à ce moment partout le royaume, prit le nouveau-né dans ses bras et retournait au palais du roi.

 

LA VISITE D'UN HOMME SAINT

 

Avec grande jouissance, le roi Suddodana accueillait sa reine et son nouveau fils. On organisait des festivals splendides et le royaume entier fut ponté des bannières joliment colorées. Ce fut un temps de bonheur et de paix. Il y avait autant de joie partout que ses parents ont décidé de nommer le Prince "Siddharta", qui signifie "Celui qui a apporté tout le bien".

 

Maintenant les sages firent de nouvelles prédictions du bébé. "Oh roi", dirent-ils, "Les signes de la naissance du Prince sont les plus favorables. Votre fils grandira pour être même plus grand que vous maintenant !" Ces nouvelles faisaient beaucoup d'honneur au roi. "Si ces sages ont raison", pensa-t-il, "mon fils, le Prince Siddharta; peut-être un jour le souverain non seulement pas de mon petit royaume, mais peut-être du monde entier ! Quel grand bonheur pour moi et ma famille !"

 

Dans les premiers jours, après sa naissance, beaucoup de gens vinrent au palais pour voir le nouveau bébé; Un  de ces visiteurs était un vieil homme nommé Asita. Asita était un ermite qui vivait en solitaire dans les forêts éloignées et il était connu d'être une personne très sage - le roi et la reine étaient surpris qu'Asita quitterait la maison en forêt et apparaîtrait à leur cour, "Nous sommes très honorés que vous êtes venus nous rendre visite, Oh, saint maître", disent-ils avec grand respect. "S'il vous plaît, racontez-nous le but de votre voyage et nous vous servons dans la mesure que nous pouvons".

 

Asita leur répondit : « Je vous remercie de votre aimable accueil. J’ai parcouru une grande distance pour vous rendre visite à cause des merveilleux signes que j’ai vus récemment. Ces signes me disent que le garçon récemment né, aura de grandes connaissances spirituelles au profit de toute l’humanité. Puisque j’ai passé ma vie entière à essayer de trouver  une telle sagesse vertueuse, alors je suis venu ici aussi vite que possible pour le voir moi-même ».

 

Le roi fut très exité et entra en toute hate dans la chambre où s’endormait le petit prince. Il souleva prudemment son fils et l’apporta à Asita. Le sage observait l’enfant pendant longtemps, ne dit rien. Ensuite, il fit un pas en arrière, regarda le ciel tristement, poussa un soupir lourdement et commença à pleurer.

 

En voyant Asita pleurer, le roi et la reine se sentirent très angoissés. Ils avaient peur que le sage ait vu quelque mauvais présage pour leur enfant. Des larmes dans ses yeux, le roi tomba à ses genoux  et pousssa des cris, « Oh, sage maître, qu’avez-vous vu qui vous fait pleurer ? N’est ce pas vous-même et tous les autres hommes sages disent que mon fils était né pour être un grand homme, pour gagner la suprême connaissance ? Mais maintenant, quand vous regardez mon bébé, vous pleurez. Cela veut-il dire que le prince mourra bientôt ? ou quelque chose de terrible va lui arriver ? C’est mon seul enfant et je l’aime énormement. Je vous en supplie, dites moi vite ce que vous avez vu car mon cœur tremble de tristesse et de peur ».

 

Alors, par un regard très aimable, Asita assura les nouveaux parents et leur dit de ne pas s’inquiéter, « Ne vous inquiétez pas, leur dit-il ». Je ne pleure pas à cause de ce que j’ai vu dans le prince. En réalité, maintenant que j’ai vu votre fils, je sais parfaitement qu’il grandira pour être plus qu’un grand homme. Il y a des signes particuliers que j’ai vus sur cet enfant. Telle que la lumière qui brille de ses doigts, et qui me dit qu’il aura un avenir glorieux.

 

« Si votre fils décide de rester avec vous et devenir un roi, il sera le plus grand roi dans l’histoire. Il gouvernera un monde immense et apportera à son peuple beaucoup de paix et de bonheur. Mais s’il décide de ne pas devenir roi, son avenir sera même très grand ! Il deviendra un grand maître, montrant à l’humanité comment vivre avec la paix et l’amour dans le cœur. Voyant les souffrances dans le monde, il quittera votre palais et découvrira une voie pour mettre fin à toute souffrance. Ensuite, il enseignera la voie à quiconque l’écoutera.

 

« Chers roi et reine, je ne pleure pas pour l’enfant. Je pleure pour moi-même. Vous voyez, j’ai passé ma vie entière à rechercher la vérité, cherchant une voie pour mettre fin à toute souffrance. Et aujourd’hui, j’ai rencontré l’enfant qui enseignera un jour ce que j’ai voulu apprendre. Mais, lorsqu’il sera assez grand pour enseigner, je serai déjà mort. Ainsi, il me sera impossible d’apprendre quelque chose de lui dans cette vie. C’est pourquoi je suis triste. Mais, vous, oh, parents heureux, ne soyez pas tristes. Réjouissez-vous d’avoir un aussi un merveilleux enfant ».

 

Ensuite, Asita jeta un long coup d’œil sur l’enfant, et quitta lentement le palais. Le roi le regarda partir et puis tourna vers son fils. Il était très heureux qu’il n’y ait aucun danger pour la vie du prince. Il réfléchissait : « Asita avait dit que Siddhartha deviendrait soit un grand roi ou un grand maître. Ce serait beaucoup mieux s’il deviendrait d’abord un roi. Comme je serais fier d’avoir un tel fils célèbre et puissant ! Ensuite, quand il sera vieux, il pourra devenir un sage s’il le voudra ».

 

Alors, avec cette pensée dans l’esprit, le roi Suddhodana restait debout dans le bonheur avec son enfant dans ses bras,  rêvant à la réputation que son fils aurait un jour.

 

LE GENTIL PRINCE

 

Tandis que le nouveau bébé fut encore très jeune, sa mère, la reine Maya mourût. Peu de temps avant qu’elle mourût, la reine dit à sa sœur : « Bientôt, je ne serai plus capable de prendre soin de mon enfant. Chère sœur, après ma mort, veuillez prendre soin Siddhârta pour moi. » Sa sœur lui promettait qu’elle ferait. Elle aimait beaucoup le Petit Prince et l’élevait comme s’il était son propre fils.

 

Le Prince devint un beau et brillant garçon qui a bon cœur. Son père, le roi préparait tout pour qu’il soit élevé par les meilleurs professeurs dans le royaume et il se montra très rapidement son intelligence remarquable. Après quelques premiers jours de classe, les professeurs dit au roi : « Votre Majesté, le Prince n’a plus besoin de nous. Après seulement quelques leçons, il a appris tout ce que nous devons lui enseigner. En réalité, il nous a appris des choses que nous n’avons jamais sues auparavant ! »

 

En entendant ceci, la fierté du roi en son fils devint même plus grande. « Avec son intelligence, mon fils deviendra certainement un roi sage et puissant » se dit le roi, et ceci rendait le roi très heureux.

 

Mais il avait quelque chose d’autre au sujet de ce garçon qui était même plus remarquable que son intelligence. Il avait une très bonne, douce et affectueuse nature. Le reste de ses jeunes compagnons jouissait des jeux grossiers des petits enfants ou prétendait qu’ils étaient des soldats et se luttaient les uns des autres. Mais le prince Siddhârta passait tranquillement la plupart de son temps seul. Il aimait les petits animaux qui vivaient dans les jardins du palais et devenait serviable avec eux tous. Les animaux savaient que le prince ne leur ferait jamais de mal, alors ils n’avaient jamais peur de lui. Même les animaux sauvages qui s’en iraient si quelqu’un d’autre s’approchait, viendraient rencontrer le prince quand il entrait dans le jardin. Ils s’approchaient de lui sans peur et mangeaient dans sa main la nourriture qu’il apportait toujours avec lui pour eux.

 

Un jour quand le prince asseyait dans le jardin, un troupeau de cygnes blancs s’envolait au-dessus. Tout à coup une flèche tirait dans l’air, en heurtant l’un d’eux. Il tomba du ciel et atterrait aux pieds du prince, la flèche collait encore dans son aile.

 

« Oh ! Pauvre cygne. » murmura Siddhârta lorsqu’il ramassa gentiment l’oiseau blessé. «  N’aie pas peur. Je prendrai soin de toi. Voyons, laissez-moi tirer la flèche. Alors, avec une main, il caressa l’oiseau doucement, en calmant sa peur. Avec son autre main, il tira lentement la flèche douloureuse. Le prince apporta une pommade avec lui et le frotta doucement l’aile de l’oiseau tout le temps en lui parlant d’une voix douce afin que le cygne n’ait pas peur. Il s’enleva sa propre chemise en soie et l’enveloppa autour pour le tenir chaud.

 

Après un court moment, un autre jeune garçon vint en courant dans le jardin. C’était le cousin du prince, Devadatta. Il portait un arc et quelques flèches et il était très excité. « Siddhârta, Siddhârta, »cria-t-il, « grande nouvelle ! J’ai un cygne. Vous avez dû me voir ; je l’ai frappé de mon premier coup ! Il est tombé quelque part par-là. Aidez-moi le rechercher. »

 

Ensuite Devadatta remarqua qu’une de ses flèches, qui a encore du sang sur le bout, restant par terre près des pieds de Siddhârta. En regardant plus près, il vit que le prince tenait quelque chose dans ses bras et se rendit compte que c’était le cygne qu’il cherchait. « Hé, vous avez pris mon cygne » cria-t-il. » Donnez-le moi. Je l’ai tiré et il est le mien ! » Devadatta empoigna l’oiseau, mais le prince le tenait bon, empêchant son cousin fâché de le toucher.

 

« J’ai trouvé cet oiseau couchant ici sanglant » dit le prince fermement, « et je  n’ai pas du tout l’intention de le donner à qui que ce soit pendant qu’il est encore blessé. »

                   « Mais, il est le mien ! » hurla Devadatta à nouveau. « Je l’ai frappé et vous me l’avez volé. Donnez-le moi ou je me forcerai de le prendre.

 

Les deux garçons demeuraient à disputer comme ceci pendant un long moment. Devadatta devenait de plus en plus en colère, mais Siddhârta refusa de lui donner le cygne. Le prince dit finalement : « Quand deux jeunes hommes ont une querelle comme ceci, ils doivent se présenter devant la cour. Devant un groupe de gens sages, chacun explique l’histoire de ce qui se passe. Alors, les gens sages décident qui a raison. Je pense que vous et moi devrions faire la même chose. »

 

Devanagari n’aimait pas beaucoup cette idée, mais puisque c’était le seul moyen qu’il pouvait récupérer le cygne, il accepta. Alors tous les deux rentraient au palais et se présentaient devant le roi et ses ministres. Les gens à la cour souriaient les uns des autres quand ils ont appris ce que les deux enfants voulaient faire. « A vrai dire, ils veulent gaspiller notre temps pour simplement un oiseau ! » dirent-ils. Mais le roi dit : « Siddharta et Devadatta sont tous les deux des princesroyaux et je suis heureux qu’ils apportent leur dispute à nous. Je pense qu’il est très important qu’en tant des futurs gouverneurs, ils doivent utiliser ces méthodes dans la cour. Commençons le jugement !

 

Alors, à tour de rôle, les garçons décrivaient ce qui se passait. Ensuite, les ministres essayaient de décider quel garçon avait raison et devrait avoir le cygne. Certains pensaient : « Devadatta tua l’oiseau, il devra donc appartenir à lui. » D’autres se disaient : «  Siddhârta trouvait le cygne, donc il devrait appartenir à lui. » Et pendant un long moment, les ministres parlaient et discutaient au sujet de ce cas.

 

Enfin, un homme très vieux entra dans la cour. Mais personne ne se rappela de l’avoir déjà vu auparavant. Puisqu’il avait l’air si sage, alors, les gens lui racontaient l’histoire des garçons et leur cygne. Après avoir entendu ce qu’ils devaient dire, il déclara : « Tout le monde estime sa vie plus chère que quelque chose d’autre dans le monde. Donc, je pense que le cygne appartenait à la personne qui essayait de sauver sa vie, pas à la personne qui essayait d’enlever sa vie. Donnez le cygne à Siddhârta. »

 

Tout le monde était d’accord que ce que l’homme sage dit était vrai, alors ils décidaient de laisser le prince garder le cygne. Plus tard, quand le roi essayait de trouver le vieil homme pour lui récompenser pour sa sagesse, mais il ne le trouvait nulle part. « C’est très étrange ! » pensa le roi. «  Je me demande d’où il venait et où il allait. » Mais personne ne savait. C’était juste une des plusieurs choses extraordinaires qui arrivait au prince, alors beaucoup de gens pensaient qu’il doit être un enfant très spécial ! 

             

 

LA CONTESTATION DU MARIAGE.

           

Quand le Prince se fit vieux, sa bonté le faisait bien aimé par tout le monde qui le connaissait. Mais, son père était inquiet. « Siddhartha est très gentil et trop susceptible, » pensa-t-il. « Je veux qu’il devienne un grand roi quand il est grand et les rois doivent être forts et puissants. Mais, le Prince s’intéresse plus en restant seul dans le jardin qu’en apprenant comment devenir un gouverneur d’un royaume. J’ai peur que mon fils désira bientôt quitter le palais et suivre la vie solitaire des hommes saints comme Asita. S’il fait ceci, il ne deviendra jamais un grand. »

 

Ces réflexions tourmentaient beaucoup le roi. Il fit venir ses ministres les plus confiés et leur demanda ce qu’il pouvait faire. Finalement, un d’eux suggéra : « Oh Roi, votre fils médite et rêve des autres mondes seulement parce qu’il ne s’attache plus rien dans ce monde. Trouvez lui une femme, permettez-le marier et avoir des enfants et bientôt il s’arrêtera de rêver et s’intéressera à apprendre comment gouverner le royaume. »

 

Le roi pensa ceci était une excellente idée. Alors, il prépara un grand banquet au palais. Toutes les jeunes femmes des familles nobles furent invitées. Vers la fin de la soirée, le Prince fut demandé de distribuer des cadeaux à chacun des hôtes. Tandis que plusieurs ministres l’observaient attentivement pour voir laquelle des jeunes femmes que le Prince paraissait aimer.

 

Les femmes, qui étaient à peine plus que jeunes filles, étaient toutes très gênées d’apparaître devant le prince. Il semblait si beau mais si éloigné quand il restait devant la table où se trouvaient tous les cadeaux couteux. Une par une, elles s’approchèrent de lui timidement, en regardant vers le bas quand elles s’approchaient. Elles acceptèrent silencieusement le bijou ou le bracelet ou autre cadeau et retournèrent rapidement à leurs places.

 

Finalement, seulement une jeune femme était restée. C’était Yasodhara, la fille d’un roi voisin. Contrairement à des autres, elle s’approcha du Prince sans aucune timidité. Pour la première fois de cette soirée, le jeune Prince regarda directement la femme devant lui. Elle était très belle et le prince était immédiatement attiré à elle.

 

Ils restèrent dans le silence pendant un moment, en regardant dans les yeux l’un l’autre. Ensuite Yasodhara parla : « Oh, Prince, où est mon cadeau ? » Le Prince était tressailli, comme en réveillant d’un rêve. Il baissa les yeux sur la table et vit qu’elle était vide. Tous les cadeaux sont tous distribués aux invités. « Tenez, prenez ceci. » Dit le Prince en ennlevant sa propre bague de son doigt. « C’est pour vous ». Yasodhara accepta la bague gracieusement et retourna lentement à sa place.

 

Les ministres, voyant tout ce qui se passait se précipitèrent chez le roi. « Seigneur ! » Crièrent-ils joyeusement, nous avons vu la future parfaite fiancée du prince. C’est la princesse Yasodhana, la fille de votre voisin, le roi Suprabouddha. Permettez-nous d’aller immédiatement chez ce roi pour arranger le mariage de sa fille et du prince. »

 

Le roi Suddhodana accepta et peu de temps après, il rendit visite au père de Yasodhara. L’autre roi le salua chaleureusement et dit : « Je suis sûr que votre fils est un bon jeune homme, car je ne peux pas donner ma fille à n’importe qui. Plusieurs autres princes veulent aussi l’épouser et ils sont tous d’ excellents jeunes cavaliers, doués au tir à l’arc et des autres pratiques royales. Par conséquent, si votre fils veut épouser ma fille, il va falloir qu’il se rivalise dans compétitions avec les autres prétendants, selon notre coutume.

 

On préparait ainsi une grande compétition, avec la belle Yasodhana comme récompense. Le roi Suddhodana était inquiet. Il se disait : « Mon fils n’a jamais montré le moindre intérêt dans les jeux guerriers. Comment peut-il gagner cette compétition ? » Mais le Prince comprenait les soucis de son père et lui dit : « Ne vous inquiétez pas. Je me suis bien préparé pour gagner Yasodhana afin d’en faire ma fiancée. »

 

La première épreuve fut le tir à l’arc. Les autres tireurs plaçaient leur cible à une longue distance, ils ont tous réussi à toucher l’oeil du boeuf. Et quand arriva le tour de Devadatta, en effet le cousin de Siddhartha était aussi un des prétendants, il toucha non seulement l’oeil du boeuf, mais envoya sa flèche tout droit à travers la cible jusqu’à l’autre côté. La foule applaudissait mais Yasodhana cacha ses yeux d’effroi. « Comment peut-il battre ce tireur mon bien aimé Sidharta ? » Pensa-t-elle. « Quelle horreur si je devais me marier avec Devadatta ! »

 

Mais, le Prince était très sûr de lui. Quand arriva son tour, il placa sa cible si loin que la plupart des gens pouvaient à peine la voir. Ensuite, il prit une flèche de son carquois et tira la corde. Le Prince tira si fort, que l’arc se cassa en deux !

 

« Apportez-moi un autre arc, s’il vous plaît. » Demanda le Prince, « un autre plus solide, qui ne cassera pas. » Alors, un ministre cria : « Mon Prince, il y a un arc très ancien dans le palais. Il appartenait à un des plus grands guerriers du passé. Mais, depuis qu’il est mort, il y a plusieurs années, personne n’était assez fort pour le soulever, encore moins le tirer.

 

« Je vais me servir de celui-là, » dit le Prince, et tout le monde était surpris. Quand on lui apporta l’arc, le Prince se pencha et le souleva facilement. Ensuite, il entailla une flèche sur la corde, la tira en arrière si fort que les bouts de l’arc se touchèrent presque, il lâcha. La flèche s’envola. Twang ! L’arc fit un son si retentissant que les gens des villages éloignés l’entendaient. La flèche partit si vite que quand elle frappa la cible éloignée droit dans le centre de l’oeil du boeuf – elle ne ralentit même pas mais continua à s’envoler jusqu’à ce qu’elle fût hors de vue.

 

La foule hurla d’enthousiasme ! « Le Prince a gagné ! Le Prince a vaincu ! » Mais le tir à l’arc était seulement la première épreuve de la journée ; la prochaine était l’escrime.

 

Chaque jeune prétendant choisit un arbre et montra sa force en le coupant avec son épée. Le premier fendit un arbre de six pieds d’épaisseur, un autre de neuf pieds et un troisième un pied d’épaisseur, en un seul coup d’épée !

 

Ensuite ce fut le tour du Prince. Il choisit un arbre qui avait deux troncs côte à côte. Il remua son épée si rapidement qu’elle coupa l’arbre plus vite sans que personne ne s’en aperçoir. Son épée était si tranchante et sa coupe si bien faite que l’arbre ne tomba même pas. Au contraire, il demeura debout parfaitement équilibré. Quand ils virent que l’arbre resta toujours droit, la foule et particulièrement Yasodhara se plaignirent : « Il a perdu. L’épée du prince ne coupe même pas le premier tronc. »

 

Mais juste après, une brise souffla les troncs d’arbre s’abattirent. Les plaintes de la foule se transformèrent en cris de joie et ils crièrent à nouveau : « Le Prince a gagné ! »

 

La dernière épreuve était l’équitation. Un cheval sauvage qui n’avait jamais été monté auparavant, était retenu par plusieurs hommes costauds pendant que chaque jeune prétendant essayait de le monter. Mais le cheval musa et donna des coups de pieds si furieusement qu’aucun d’eux ne put rester sur son dos plus de quelques secondes. Finalement, un jeune homme a réussi à tenir bon et ils laissèrent partir le cheval. Mais, le cheval bondit de telle fureur et colère que le cavalier fut jeté par terre. Et le cheval aurait marché dessus si les hommes ne l’avaient pas tiré rapidement et le sorti hors du danger.

 

La foule commença à hurler fortement : « Arrêtez l’épreuve ! Ne laissez pas le Prince s’approcher de ce cheval ! C’est trop dangereux, le cheval le tuera ! » Mais Siddhartha n’avait la moindre peur. La douceur peut être plus puissante que la force brutale, pensa-t-il et lentement il attrapa le cheval par sa houppe. En lui parlant d’une voix basse et agréable, il calma donc sa colère, sa fureur et sa peur.

 

Bientôt, le cheval devint si gentil qu’il commença à lécher la main de Siddhartha. Alors toujours en murmurant doucement à l’oreille du cheval, le Prince monta sur son dos. Tandis que la foule hurla joyeusement, il se donna en spectacle un bon cavalier devant les rois et les ministres et s’inclina lentement devant sa précieuse et bien aimée Yasodhara. L’épreuve était terminée ; le jeune Siddhartha avait gagné ! Et il avait fait preuve non seulement de sa grande force, mais de sa gentillesse et aussi bien que de sa bonté.

 

 

LES  PALAIS  DU  PLAISIR

 

Bientôt après, le Prince Siddhartha et la princesse Yasodhara furent mariés. Le roi voulait être sûr que son fils ne désirait plus jamais quitter le royaume, il donnait l’ordre de construire non seulement un mais trois magnifiques palais pour le nouveau couple. « Contruisez-les aussi beaux que possible, » dit-il au chef de construction. « Je veux qu’ils soient si magnifiques que les gens auront l’impression d’être au paradis quand ils pénètrent dans les palais ».

 

« Je veux un palais pour l’été, construit de marbre froid et entouré de mares et de fontaines rafraîchissantes. Le deuxième sera le palais d’hiver, chaud et confortable. Et le troisième sera pour la saison pluvieuse. Placez ces palais au milieu d’un grand parc, avec de beaux décors tout autour. Et entourez le parc par un grand mur, si bien que rien de désagréable de monde externe ne puisse jamais entrer. Tout doit être absolument parfait pour que le Prince Siddharta ne pense jamais à partir. »

 

Le roi faisait tout son possible pour faire construire ces nouvelles maisons attractives pour le Prince. Il avait fait venir les musiciens d’une virtuosité exceptionnelle pour lui jouer de la musique toute la journée et la nuit. Toutes les domestiques étaient des belles jeunes danseuses et les chefs cuisiniers étaient instruits pour préparer de délicieux plats varies qui n’en finissaient jamais. Rien ne fut autorisé dans le palais qui pourrait perturber l’esprit du Prince et le faire désirer quitter la maison.

 

Et alors, pendant plusieurs années, le Prince Siddhartha vivait dansce paradis terrestre. Du matin au soir, il était gâté de mille manières. Il ne voyait jamais une chose qui ne soit pas belle, n’entendait un son qui ne soit pas doux ou agréable. Par exemple, si une des servantes tombait malade, elle fut éloignée du palais et ne fut autorisée à retourner que quand elle allait mieux. De cette façon, le Prince ne voyait jamais la maladie ou quelque chose qui pourrait perturber son esprit. Le roi ordonna que personne, en s’adressant au Prince, ne cite une parole triste ou déprimée. Et même si une des plantes dans le jardin commença à se fâner ou se flétrir, elle fut coupée immédiatement par le jardinier. Ainsi, le Prince ne voyait même jamais une fleur fânée ou morte ! Il fut épargné de toute souffrance et de tout désagrément dans le monde.

 

Le temps passa comme dans un rêve. Yasodhara donna naissance à un fils, Rahula et tout semblait si parfait. Le roi était très heureux, content que ses plans organisés pour intéresser le Prince à la vie royale marchaient à merveille. Mais, ceci ne voulait pas dire que Siddhartha, dont la naissance avait été la cause de la joie pour le monde entier, devrait passer sa vie dans cette splendeur oisive. Quand lemoment sera venu, il découvrira le vrai sens de la vie.

 

 

UNE  CHANSON  DE  LA  BEAUTE.

 

Un soir après le diner, le Prince Siddhartha se reposait sur son divan, la tête posant sur les genoux de Yasodhara. Les musiciens jouaient des mélodies douces et les servantes murmuraient et riaient silencieusement. La soirée se passait ainsi agréablement depuis que le Prince s’est emménagé dans les palais de plaisir. Mais, cette nuit, il se sentait un peu inquiet. Tourné vers une de ses chanteuses préférées, il demanda : « S’il vous plaît, endormez-nous d’une chanson. Choisissez une que vous n’avez jamais chantée pour moi auparavant.

 

La chanteuse accepta gracieusement et commença à faire une nouvelle chanson avec des paroles venant de son esprit ; elle était accompagnée d’un instrument à cordes pendant tout le temps. Elle chantait des beautés du monde, des pays lointains où elle avait voyagé quand elle était petite, des pays en or où vivaient des gens heureux.

 

La chanson enchantait le Prince et quand elle fut terminée, il demanda la chanteuse : « Dites-moi sincèrement, existe-il réellement de endroits aussi beaux au delà de ces murs de jardin ? Quel genre de vie vivent-les gens dans notre ville ? Y-a-t-il des choses dans ce monde plus belles que celles que je vois dans ces magnifiques palais ? S’il vous plaît, dites-moi tout ce que vous savez. »

 

« Oh Prince, » répondit-elle. « Vos palais sont certainement plus magnifiques ; mais il y a beaucoup d’autres belles choses à voir dans ce monde. Il y a des villes, des montagnes et des vallées, des pays lointains où les gens parlent des langues étrangères. Il y a beaucoup de choses que je n’ai jamais vues et beaucoup d’autre que je n’ai jamais entendues parler. Vos palais et jardins sont en effet beaux mais il y a beaucoup à voir à l’extérieur de ces murs. »

 

En entendant ceci, le Prince eut grande envie de voir toutes ces choses étranges et merveilleuses. Pendant plusieurs années, il était content de vivre dans ces palais et ces jardins de plaisir, oubliant totalement le monde extérieur. Mais à présent, il désirait voyager et alors, il envoya un message au roi lui demandant d’organiser pour lui un voyage en ville.

 

Le roi reçut le message de son fils et se dit : « Ainsi, mon fils veut voir maintenant notre royaume. Qu’il en soit ainsi ! Il est enfermé assez longtemps dans ses palais de plaisir. Il est temps pour lui de  voir le royaume où il règnera un jour.

               

 

UNE  VISION  INATTENDUE.

           

Le roi voulait toujours être sûr que son fils ne verrait pas  quelque chose pendant son voyage qui pourrait troubler son esprit. Car ceci pourrait provoquer son désir de quitter le royaume et de suivre la vie sainte. Alors, le jour avant le voyage du Prince, le roi envoya un ordre à ses domestiques et ses soldats externes. Le message dit : « Par l’ordre du roi ! Demain, le Prince royal Siddhartha visitera la ville capitale du Kapilavastu. Décorez vos maisons et vos rues et que tout soit embelli en son honneur. Laissez ceux qui sont malades ou malsains ou vieux à l’intérieur de la maison . Rien ne devrait être vu dans la ville qui n’est pas jeune, juste et beau. » Et alors, très poliment, les soldats ramassaient tous les mendiants dans les rues et les ramenaient dans les endroits où le Prince ne visiterait pas.

 

Quand il faisait grand jour, le cocher Channa pansa le cheval préféré du Prince Kantaka et sortit à travers les portes du  palais avec son passager royal. C’était la première fois que  le Prince voyait Kapilavastu depuis qu’il était petit et c’était la première fois que la plupart de citoyens de la ville voyaient leur prince.

 

Tout le monde était excité et bordait les rues nouvellement décorés pour attirer le reflet du beau jeune homme quand il passa. « Qu’est-ce qu’il est grand et beau ! » se disèrent-ils. Regardez ! comme ses yeux et ses sourcils sont brillants ! nous sommes vraiment heureux s’il sera notre roi un jour. » Et le Prince aussi était enchanté. La ville était étincelante et propre et partout où il vit les gens qui sourient et réjouissent et même qui dansent. Les rues où il traversa furent couvertes par des pétales de fleur que les citoyens lancèrent avec joie vers leur Prince bien aimé. « La chanson était vraie, » se souvenait-il joyeusement. « C’est en effet une ville en or, belle et merveilleuse ! »

 

Mais quand le Prince et son cocher chevauchaient, ils aperçurent une vieille personne, courbée et triste parmi la foule enjouée. Curieux- Car le Prince n’avait jamais vu une telle chose auparavant- il tourna et demanda : « Channa, qui est cette personne là bas ? Pourquoi se penche-t-il et ne danse pas comme les autres ? Pourquoi son visage n’est pas lisse et brillant comme tous les autres ; Pourquoi est-il pâle et plissé ? Pourquoi est-il si différent des autres ? »

 

Et Channa montra du doigt à l’homme qui restait inaperçu par tous les autres et répondit au Prince : « Mon seigneur, c’est juste un vieil homme. »

 

            « Vieux ? » Interrogea le Prince. Cet homme était-il toujours vieux comme ceci avant, ou cela lui arriva récemment ? »

 

            « Non, mon Prince, » répondit Channa. Il y a plusieurs années que l’homme ridé devant vous était jeune et fort comme tous les autres que vous voyez ici aujourd’hui. Mais, il perdit petit à petit sa force. Son corps se pencha, la couleur de ses joues disparut, il a perdu beaucoup de dents et maintenant il devenait tel qu’il est. »

 

            Surpris et attristé, Siddhartha interrogea à nouveau : « ce pauvre homme est-il le seul à souffrir la maladie de la  vieille ? Ou y-a-t-il des autres comme lui ? »

            « Oh Prince, vous connaissez certainement que tout le monde doit endurer la vieille. Vous, moi, votre femme Yasodhara, Rahula et tout le monde dans le palais- nous vieillissons tous à tout moment un jour, la plupart d’entre nous ressembleront à cet homme. »

 

            Ces paroles choquaient beaucoup le gentil Prince que pendant un long moment, il resta sans parler. Il ressemla à une personne qui était juste effrayé par un éclair. Il retrouva sa voie finalement et parla : « Oh Channa, j’ai vu quelque chose aujourd’hui que je ne m’attendais jamais à voir. Au milieu de tous ces jeunes gens heureux, la vue de cette personne âgée me fait peur. Retournons au palais ; je ne désire voir plus rien. »

 

            Channa obéit. Quand ils retournaient au palais, le Prince entra dans son palais sans saluer personne, se précipita dans sa chambre et restait assis seul pendant un long moment. On pouvait remarquer comme il réagit bizarrement et essaya de se reconforter. Mais rien ne pouvait l’aider. Il ne mangeait rien au dîner, même si le chef préparait son plat préféré. Il ne prêta aucune attention à la musique et à la danse, mais resta seul en songeant à « la vieillesse, la vieillesse, la vieillesse... »

 

 

LE   DEUXIEME   VOYAGE.

 

            Le roi entendit parler que le Prince était triste et se demanda ce qui pouvait arriver à son fils. « Il a besoin plus de divertissements. J’arrangerai un autre parcours pour lui, mais cette fois-ci, il visitera le quartier le plus beau de la ville. »

 

            Et alors, Channa banda maintes et maintes fois Kantaka, ils se promenaient dans la capitale Kapilavastu. Les rues étaient décorées comme avant et les gens étaient à nouveau heureux de voir leur Prince. Mais cette fois, Seuls Siddhartha et son cocher ont vu une personne malade apparue dans la foule.

 

            « Regarde Channa, » appela le Prince. « Qui est cet homme qui tousse si fortement, son corps tremble et il pleure si pitoyablement. »

 

            « Oh Prince, c’est une personne malade. »

            « Pourquoi est-il « malade » ? » demanda-il.

 

            « Les gens tombent malades pour des raisons diverses,mon Seigneur. Peut-être il a mangé un aliment malsain ou il se prit froid. C’est pourquoi son corps est déséquilibré et il se sentit fiévreux. »

 

            Est-ce que même les gens heureux comme ceux dans la foule tombent aussi malades ? »

 

            « Oh, Oui, » répondit le cocher. « Une personne pourrait être en bonne santé un jour et malade le jour suivant. Personne n’est à l’abri de la maladie. »

 

            Pour la deuxième fois, le Prince fut choqué profondément. « Je ne comprends pas. » dit-il, « Comment les gens peuvent-ils être si insouciants et heureux en sachant que la maladie pourrait leur frapper à tou moment. S’il te plaît, fais demi-tour. J’en ai assez vu aujourd’hui. »

 

            Quand il retournait au palais, le Prince était même plus malheureux qu’auparavant. Il n’y avait rien à faire pour le faire sourire,et il ne voulait parler à personne. Quand le roi découvrit la tristesse de son fils, il devint très inquiet et perturbé. « J’ai tout essayé pour rendre mon fils heureux, mais son coeur est rempli récemment de mélancolies. Je dois demander à mes ministres ce que je peux faire pour éclaircir les pensées de mon fils. »

 

            Ils proposaient que la prochaine fois, si le Prince voulait visiter les terres du palais, il ne doit pas aller seul. Il devrait accompagné être accompagné par des chanteurs, des danseurs et des nobles de la cour. Et ils devraient lui proposer de visiter un beau jardin bien arrangé où le Prince pouvait être amusé et ditrait par toutes sortes d’amusements.

 

            Et alors, quand le Prince Siddhartha interrogea à nouveau de visiter la ville au delà des murs du jardin, plusieurs préparatifs furent faits pour le voyage aussi agréable que possible. La ville fut embellie même plus que la fois précédente. Toutes les vues désagréables furent éloignées et un parc spécial fut préparé pour toutes sortes de plaisirs.

 

 

LE    CHOC   FINAL

 

            Siddhartha et Channa quittèrent à nouveau le palais en chariot. Accompagnés par des ministres, des musiciens et des servants, ils ressemblaient à un rassemblement de cérémonie. Comme les jours précédents, les gens s’alignaient les rues et repaîtraient leurs yeux du grand cortège royal.

 

            Mais pour une troisième fois, seuls le Prince et con cocher pouvaient voir une apparition étrange au milieu de la foule. Un groupe de gens aux yeux tristes, transportant une longue caisse dans laquelle un corps enveloppé dans un drap blanc, apparaissaient d’une des maisons et descendaient lentement d’une des rues à côté.

 

« Channa, pourquoi cet homme s’allonge-t-il si silencieux dans la caisse ? Est-il endormi ? Et pourquoi tous ces gens pleurent-ils ? Où l’amènent-ils ? »

 

            « C’est un homme mort, Seigneur. Ils vont à la rivière là où ils incineront son corps. »

 

            Le prince était embarrassé. « Que veux-tu dire par « mort » ? Et s’ils incineront son corps, cela ne lui fera pas mal ? » S’il te plaît Channa, explique ce que tu veux dire pour que je puise comprendre. »

            Et alors Channa expliquait, en disant au Prince la vérité, que son père avait essayé de lui cacher tous depuis des années. « Cet homme était une fois vivant comme vous et moi maintenant. Il était né, grandissait et ensuite il devint un jeune homme. Il éprouvait plusieurs plaisirs et douleurs de la vie. Il fondait une famille, travaillait dûr pour gagner la vie et vieillissait. Ensuite, il commença à devenir de plus en plus faible. Il fut alité. Bien qu’il soit incapable de reconnaître même ses amis intimes. Il s’aggrave et son souffle quitta éventuellement son corps. Et avec son dernier souffle, son intelligence et sa force de vie le quittaient aussi. Maintenant, il est mort. Tout ce qui est resté c’est le corps qu’il aimait beaucoup quand il était encore en vie. IL se couche là froid et sans sensation. Quand sa famille brûle son corps, il ne ressentira rien du tout.

 

            « Dis-moi Channa, est-il exceptionnel pour les gens de mourir comme ceci ? » Le cocher répondit : « Non, mon Prince, pas du tout. Il est vrai qu’il y a des gens qui n’ont jamais l’occasion de grandir et il y a certains qui sont très rarement malades. Mais tout être vivant, sans exception doit mourir un jour. »

 

            Ces paroles, prononcées en toute innocence par le cocher, choquait profondément le Prince. « Voulez-vous dire, » s’exclama-t-il passionnément, » qu’un jour ma femme, mon fils, mes amis et moi-même serons tous morts ? Et tous ces gens que je vois ici aujourd’hui, tous bien habillés et si ravissants, mouriront aussi ? Oh ! comme le monde est aveugle, qu’il danse et chante pendant que la mort est entrain d’atteindre tout le monde ! Pourquoi se soucient-ils tous à bien s’habiller si un jour ils ne seront habillés rien de plus qu’un simple drap blanc ? Ont-il de courtes mémoires pareilles qu’ils oublient de la mort ? Ou leur coeur est-il si fort que la pensée de la mort ne leur inquiète pas ? Viens, Channa, fais demi-tour. Je veux retourmer au palais pour réfléchir. »

            Mais Channa ne l’obéit pas, il l’a conduit au beau jardin. Là tous les chanteurs et les danseuses les plus charmantes du palais l’attendaient, avec des musiciens, des ministres et une grande fête préparée par les chefs du palais. Ils accueillaient tous le Prince avec joie et poussaient des hourras lorsqu’il descendit de la charette. Mais le Prince ne souriait pas, ni ne disait rien. Il était totalement plongé dans ses réflexions, de ce qu’il avait vu cette journée.

 

 

LES PLAISIRS QUI S’ETEIGNENT

 

            Tout le monde essayait de son mieux pour faire rire le Prince. Les filles qui dansent, faisaient la coquette avec lui, en espérant d’obtenir au moins un sourire de son beau visage attristé. Sidhartha ne semblait pourtant même pas les remarquer. il ne pouvait pas s’empêcher d’évoquer les images de la vieillesse, de la maladie et de la mort de son esprit.

 

            Un des ministres, voyant que le Prince ne prenait plaisir à aucun des splendides préparatifs qui avaient été fait pour lui, vint vers le prince. Dans le comportement de plaisanterie d’un ami, il dit : « Sidhartha, ce n’est pas raisonnable d’ignorer ces ravissantes danseuses et de refuser à se joindre aux réjouissances. Venez donc ! vous êtes jeune et en bonne santé ; vous devriez vous amuser. Que se passe-t-il ? »

 

            Mais le Prince lui répondit dans une voie aussi forte et basse qu’un tonnerre. « Vous m’avez mal compris. Je ne déteste pas les gens charmants et les belles choses que je vois ici. Mais quand je pense comment leur beauté se disparaîtra rapidement comme toutes les choses changent si vite, je ne trouve plus alors du plaisir dans tout cela.

            « S’il n’y avait pas de viellesse, de maladie et de la mort, alors je pourrais éprouver avec joie de grand plaisir dans des beaux objets. Mais, au milieu de la tritesse pareille, sachant ce qui nous attend tous dans le futur, comment puise-je être satisfait de plaisirs qui s’effacent si rapidement ?

 

            « Vous, mon ami, devez avoir un coeur plus fort que le mien si vous pouvez vous amuser si facilement. Mais pour moi, tout ce que je vois est en feu avec la souffrance. Jusqu’à ce que je trouve un moyen pour sortir de cette souffrance, de tels plaisirs du monde ne m’intéressent pas du tout.

 

            Et ainsi, incapable de faire briller l’humour du prince, tout le monde retourna tristement au palais. Quand les ministres racontèrent au roi que son fils ne pouvait pas être amusé ou distrait par quelque chose. Il était si affligé qu’il ne pouvait pas dormir. « Oh ! mon fils bien aimé, » se dit-il., quoi d’autre puise-je faire pour vous garder ici dans mon royaume avec moi ? Quels autres plaisirs puise-je apporter pour que vous restez ici avec moi ? »

 

Et avec de telles pensées inquiétantes, effrayant qu’il perdrait bientôt son fils unique, le Roi passait la nuit au désespoir.

 

 

UNE VUE DE LA PAIX.

           

            Le Prince sombrait de plus en plus profond dans la mélancolie. Il semblait perdre l’intérêt dans tout. Il ne mangeait presque rien, et en conséquence commença à avoir l’air pâle et maladif. Le Roi et tous les autres étaient très inquiets que ces malheureux changements avaient envahi leur Siddhartha bien aimé.

            Un jour, il apparut devant le Roi. « Père, commença-t-il, « dernièrement mon esprit a été très agité. Je me sens troublé et aimerais avoir votre permission de quitter le palais encore une fois. Peut-être un changement de vue me fera du bien. »

 

            Le Bouddha accepta immédiatement la demande de son fils, car c’est une occasion de faire quelque chose qui lui fait plaisir et le rend heureuxà nouveau. Mais comme auparavant, il demanda à un de ses ministres les plus intimes de rester très près du Prince et d’avoir l’oeil sur lui.

 

            Cette fois, Siddhartha sellait lui-même Kantaka et se promenait à cheval les terres du palais en recherchant du beau paysage. Il arrive enfin au bord d’une ferme et descendit. Les ministres lui suivaient de près derrière. Ils essayaient d’obtenir son attention par des histoires, des nouvelles et des commérages de la cour. Mais le Prince n’avait aucun intérêt dans de telles paroles inutiles et bientôt, les ministres le laissaient seul et partaient, toujours en bavardant entre eux.

 

            Siddhartha observa la ferme. Un homme et ses vaches laboraient le champs, les oiseaux chantaient et le soleil brillait avec éclat. « C’est vraiment beau ici, » pensa-t-il. « Les lignes de labour dans le champs ressemblent aux ondulations sur le lac. »

 

            Il s’asseyait et son esprit se reposait pour la première fois pendant un bon moment. Mais quand il regardait plus près la scène devant lui, il commença à remarquer les choses qu’il n’avait jamais vues auparavant. L’endroit où le laboureur avait passé et avait coupé des lignes dans le sol, il voyait des corps de centaines de petits insectes qu’il avait tués par la lame, qui courent dans la confusion.

            Il remarqua aussi que les oiseaux ne chantaient pas gaiement. Ils recherchaient constamment la proie abattée pour ramasser vivement les insectes terrifiés.Et les oiseaux les plus petits se précipitaient de peur, apeurés des vautours et des autres grands oiseaux qui faisaient voracement le tour d’eux.

 

            Il remarqua que les vaches laboraient lourdement en essayant de tirer la lourde charrue à travers la terre. Les coups de fouet du fermier coupaient douloureusement les ampoules. Et le fermier, aussi travaillait très dur. Comme les bêtes, son corps robuste et brûlé au soleil étincelait de sueur.

 

            « Un tel cercle de souffrance, » se dit le Prince. « Ce fermier, ses animaux, ses oiseaux et les insectes—ils travaillent tous les jours en essayant d’être heureux et pour avoir assez à manger. Mais, en realité, ils s’entretuent et se font mal eux-même ! Que le monde paraît pitoyable pour moi. »

 

            Le coeur du Prince était rempli de compassion pour toutes ces créatures qui souffrent. Il n’aimait pas les voir malheureux. Il trouva un endroit ombreux pour s’asseoir et commença à méditer profondément sur ce qu’il avait vu. Quand il examina de plus en plus profond la nature de la souffrance, il vit que son esprit devint de plus en plus concentré et calme. Il éprouvait une tranquillité différente de quelque chose qu’il avait connue auparavant.

 

            Avec son esprit maintenant au repos, il commença à penser : « Tout être vivant cherche le bonheur. La plupart sont pourtant si aveuglé par leur ignorance et désirs qu’ils ne trouvent rien que la souffrance. La peur, la déception, la faim, la vieillesse, la maladie, la mort—ce sont les récompenses qu’ils trouvent pour tout leur problème ! 

 

            « Maintenant, j’ai vu ceci, je n’ai plus d’intérêt dans les petits plaisirs changeables de ce monde. Je dois trouver quelque chose qui m’apportera la paix et le bonheur durable. Mais puise-je être satisfait de délibérer seulement moi-même de la souffrance ? Je dois aussi trouver un moyen pour aider toutes les autres créatures. Ils ont été si gentils avec moi et ils souffrent beaucoup ! Je dois chercher un moyen pour finir toute cette souffrance et ensuite la partager avec tout autre. »

 

            Quand le Prince Siddhartha avait fini cette méditation compatissante, il ouvrit ses yeux. Se tenir debout devant lui, vêtu comme un pauvre mendiant, était un homme qu’il n’avait jamais vu avant. Ses yeux étaient doux et brillants et il avait le regard de la grande paix sur son visage.

 

            « S’il vous plaît, qui êtes-vous ? » demanda le Prince.

L’homme répondit, « Je suis quelqu’un qui était effrayé par les souffrances du monde. Je suis lassé des plaisirs nommés d’être trouvé dans la compagnie des autres, alors maintenant je vais à l’aventure seul. J’ai abandonné ma maison et maintenant je mène la vie dans les caves, dans la forêt ou partout où je me trouve. Mon seul intérêt est de trouver le bonheur suprême et parfait. » Quand il avait prononcé ces paroles, l’homme disparut comme si c’est magique, en laissant le Prince à la fois étonné et rempli de joie.

 

            « Enfin, j’ai trouvé le véritable sens pour ma vie, » se dit-il.

« Moi aussi , je quitterai ma maison et je commencerai à chercher le véritable bonheur et la fin de toute souffrance ! »

            Et alors, avec un esprit ferme et un coeur solide, il monta sur le cheval Kantaka et retourna au palais.

 

LA CRAINTE D’UN PERE

 

            Dès son arrivée au palais, le Prince allait immédiatement chez la chambre du roi. Joignant les mains comme il avait la coutume de faire pour demander une faveur importante, il commença : « Je veux devenir un errant sans abri pour chercher la fin de toute souffrance. Donnez-moi votre permission, père, de quitter le palais. »

 

            Quand son fils était bébé, le roi avait peur qu’un jour il devrait entendre cette terrible demande. Mais enfin, les paroles de son fils arrivèrent comme un grand choc pour lui. Dans une voix choquée, des larmes aux yeux, il répondit : « Mon plus cher fils, oubliez donc cette idée. Vous êtes encore beaucoup trop jeune pour mener une vie solitaire d’un homme saint. Attendez jusqu’à ce que vous soyez vieux. Pour l’instant, restez ici à Kapilavastu et dirigez mon royaume. »

 

            « Oh père, je resterai ici seulement si vous pouvez me promettre quatre choses. Dites-moi que je ne vieillirai jamais, que je ne tomberai jamais malade, que je ne mourirai jamais et que je ne serai jamais malheureux. Si vous ne pouvez pas me promettre ces choses, alors je dois partir immédiatement. »

 

            Le roi fut choqué par ces étranges paroles et commença à se fâcher. « Oubliez ces idées insensées Siddhartha. » dit-il fortement.

            Mais le Prince demeurait ferme. « Père, si vous ne pouvez pas me délibérer des souffrances de la vieillesse, de la maladie, de la mort et de la tritesse, alors vous devez me laisser partir pour essayer de sauver moi-même. Ce n’est pas juste de me garder comme un prisonnier ici. »

            Mais le roi ne voulait plus entendre. « Ne laissez pas le Prince partir ! Surveillez lebien ! » cria-t-il à ses ministres et puis quitta la chambre en fureur.

 

LA FUITE

 

..........

 

SIX ANNEES DE COMBAT.

 

Siddhartha arrivait finalement à la forêt où vivaient les hommes sages. Il étudia d’abord avec Arada . En peu de temps, il maîtrisait tout ce qu’ils devaient lui enseigner. Mais il n’était pas encore satisfait. "Mes maîtres sont des gens saints, mais ce qu’ils m’ont enseigné ne permet pas d’éliminer toutes les souffrances. Je dois continuer à rechercher moi-même."

 

Il continuait ses voyages jusqu’à ce qu’il arriva à la rivière Nairangana, près de la ville sainte de Gaya. Il traversa la rivière et entra dans les forêts de l’autre côté. Là, il trouva un groupe de cinq hommes. Leur vie était extrêmement simple. Ils mangeaient très peu d’aliments, ils vivaient au grand air et restaient assis parfaitement calmes pendant plusieurs jours chaque jour.

 

   "Pourquoi faîtes-vous de telles choses douloureuses à vos coprs ?" demanda le Prince à ces hommes.

   "La plupart des gens dans le monde traitent leur coprs très doucement," répondirent-ils, "pourtant ils éprouvent beaucoup de souffrances. Nous pensons que si nous pouvons apprendre à maîtriser la douleur nous aurions trouvé le moyen de contrôler toute souffrance."

   Siddhartha se dit :"Pendant plusieurs années, je vivais dans ces luxueux palais de plaisirs. On m’a traité très gentillement et pourtant mon esprit ne trouvait pas la paix. Peut-être ces hommes ont raison. Je suivrai leurs pratiques pour voir si ceci mène à la fin des souffrances."

 

   Et alors, il commencait ces pratiques difficiles et douloureuses. Il restait assis des heures et des heures au même endroit. Même si ses jambes et son dos lui faisaient beaucoup mal, il ne faisait pas un mouvement. Il se laissait bruler par le soleil d’été et geler par les vents d’hiver. Il mangeait à peine assez pour rester en vie. Mais quoique ce fut difficile, il se dit, "je dois continuer pour découvrir l’élimination de toute souffrance !"

 

   Les cinq hommes furent étonnés par Siddhartha. Ils se dirent :"Nous n’avons jamais vu quelqu’un aussi déterminé que cet homme. Il continue seul la route et ne s’arrête jamais. Si quelqu’un va réussir à supporter ces pratiques, ce sera Siddhartha. Restons près de lui si bien que quand il découvrira la vraie voie nous serons capables de l’apprendre de lui."

 

   Siddhartha traitait son coprs de plus en plus sévèrement. Au début, il dormait seulement quelques heures chaque nuit, mais il arrêta finalement de dormir complètement. Il arrêtait même de prendre le seul maigre repas par jour et mangeait seulement quelques graines et des cerises que le vent soufflait sur ses genoux.

 

   Il devenait de plus en plus maigre. Son corps perdait son éclat et se couvrait de poussière et de saleté. Il ressemblait finalement à un squelette vivant. Mais il n’abandonnait pas encore ces pratiques.

 

   Six année passaient. Siddhartha avait vingt neuf ans quand il laissait derrière lui ses palais et leurs plaisirs. Maintenant il avait trente-cinq ans, ayant passé six ans presque sans nourriture, sommeil, abri ou vêtements convenables. Un jour, il se dit :"Suis-je plus proche de mon but maintenant que j’étais il y a six ans ? Ou suis-je toujours aussi ignorant qu’auparavant ? Quand j’étais un prince, je vivais dans le luxe, j’avais tout ce qu’une personne pouvait désirer. J’ai gaspillé beaucoup d’années dans ces prisons de plaisirs."

 

   "Alors, je suis parti et commençais ma recherche. Je vivais dans les forêts et les grottes et n’avais rien qu’un petit peu de nourriture et beaucoup de douleur. Mais je n’ai pas encore appris comment mettre fin à la souffrance. Je me rends compte maintenant que c’est une erreur de punir mon corps comme ceci, juste comme c’était une erreur d’avoir gaspillé beaucoup de temps dans ces palais. Pour trouver la vérité, je dois suivre une voie du milieu, c’est-à-dire pas beaucoup de plaisir et pas beaucoup de douleur."

 

   Il se souvenait qu’il y a plusieurs années, après avoir vu un homme mort, il a médité sous un pommier. "Après cette méditation," pensa-t-il,"mon esprit était très calme et paisible. J’étais capable de voir les choses nettement pour la première fois. J’essaierai de méditer comme cela à nouveau maintenant."

 

   Mais quand il se regarda, il se rendit compte :"Je suis assis ici pendant longtemps sans aucune nourriture, je suis fatigué, sale et faible. Je suis si maigre à tel point que je peux voir mes os à travers ma peau. Comment puis-je méditer quand j’ai trop faim et soif, même pour réfléchir clairement ?"

 

   Et alors, il se leva lentement et allait se laver dans la rivière. Il étai si faible qu’il tombait et se noyait presque. Avec grand effort, il réussissait simplement à remonter sur le bord. Alors, il restait assis pendant un moment.

 

 

UNE OFFRANDE

 

Dans un petit village, au coin de la forêt vivaient un gardien de troupeau et sa femme Sujata. Elle venait juste de donner naissance à son premier enfant et était très heureuse. Elle prit le meilleur lais des vaches de son mari et préparait un délicieux repas à partir de cela. Ensuite, elle amena ce repas dans la forêt pour offrir aux esprits qu’elle pensait vivre là-bas. Elle avait souvent prié ces esprits et voulait leur remercier de l’avoir aidé à avoir un tel bébé en bonne santé.

 

Quand elle entra dans la forêt, elle voyait Siddhartha qui était assis là. Son corps était maigre et faible, mais son visage était rayonnant et beau. Sujat le comtempla avec surprise. "Je n’ai jamais vu quelqu’un comme cela auparavant." Se dit-elle. "Peut-être c’est le roi des esprits de l’arbre lui-même !"Et alors elle prit la nourriture préparée spécialement et la plaça devant lui.

 

    Siddhartha ouvrit lentement les yeux et vit le bol devant lui. En souriant calmement à Sujata, il prit le bol et commença à boire. A son grand étonnement, son corps devient de plus en plus rayonnant quand il but. Lorsqu’il eut fini, il plaça le bol par terre et remercia Sujata en disant :"Vous pensiez que j’étais un esprit, mais je suis simplement un homme qui cherche la vérité. Votre offrande m’a redonné de la force. Maintenant, je suis certain que je trouverai la vérité. Tout ce que vous avez fait aujourh’ui vous donne beaucoup de mérites. Merci beaucoup."

 

   Les cinq hommes qui vivaient dans la forêt avec Siddhartha le voyaient accepter cette spéciale nourriture de Sujata. Ils étaient très déçus et parlaient entre eux :"Siddhartha a abandonné sa recherche. Il ne suit plus la vie sainte. Regardez, il se lave et reprend la bonne nourriture. Comment pouvons-nous rester avec un homme pareil ? Venez. Quittons cette forêt et allons à Bénarès. Nous pouvons continuer nos pratiques dans le Parc aux Cerfs, près de là-bas."

   Et alors, ils s’en allaient, en pensant que Siddhartha ne s’intéressait plus à la découverte de la vérité. Mais Siddhartha reprit des forces par son repas et commença à méditer. Il était prêt maintenant à trouver ce qu’il avait recherché pendant toutes ces nombreuses années. Il se leva, passa à gué la rivière.

 

LE GRAND COMBAT

 

Le moment que le monde avait attendu était maintenant proche. Siddhartha, qui avait abandonné un royaume à la recherche de la vérité, s’approchait de l’abre. Sur son chemin, il rencontra un homme qui porte de l'herbe fraîchement coupé et lui demanda de lui en donner une botte pour s’en servir comme siège.

 

   Dès qu’il s’approcha de l’arbre, l’air devint très calme. C’était comme si le monde entier retenait son souffle, en attendant anxieusement ce qui allait se passer. Les branches de l’arbre se courbaient comme pour le recevoir de venir s’asseoir sous son ombre.

 

   Siddhartha préparait soigneusement l’herbe dans un petit coussin et s’asseyait en face de l’Est. Il croisait ses jambes dans la position de méditation et posait ses mains sur ses genoux. Ensuite il préparait le bol à manger et faisait un voeu:"Je ne me lèverai pas de cette position jusqu’à ce que j’eus atteint mon but, même si je mourrais en restant assis ici !"Et tous les esprits qui étaient spectateurs se réjouissaient en en entendant le grand voeu de Siddhartha. C’était le jour de pleine lune du quatrième mois et le soleit allait se coucher.

 

   Mais les histoires anciennes nous racontent que tout le monde ne se réjouissait pas à ce moment là. Il y avait une force appelée Mara qui était terrifié et en colère. Car Mara est le nom que les anciens Hindous donnaient aux forces mauvaises qui perturbent nos esprits. Mara est notre cupidité, notre haine, notre ignorance, notre jalousie, nos doutes et tous les autres poisons qui apportent le malheur et la souffrance aux gens.

 

   Ainsi, quand Mara voyait Siddhartha s’asseoir sous l’arbre de l’illumination, il était en rage. Appelant ses fils et ses filles autour de lui, il cria :"Regardez, vous tous ! Le prince Siddhartha est assis en méditation. S’il réussit et découvre le moyen de mettre fin à toute souffrance, que deviendrons-nous ? Ne comprenez-vous pas que nous perdrons tous notre pouvoir ? Nous ne pouvons pas faire du mal aux gens s’il leur enseigne la vérité. Nous devons troubler sa méditation ou bien nous sommes perdus !"

 

   Alors Mara et ses forces mauvaises essayaient par tous les moyens de perturber Siddhartha. Il produisirent une effrayante tempête et lançaient des coups de foudre autour de lui. Ils brassaient un grand jusqu’à ce que tout autour de lui semblait prêt à s’effondrer. Mais sous les branches de l’arbre, tout restait calme, protégé par la force de méditation de Siddhartha.

 

   Mara s’aperçut que la tempête n’avait pas d’effet, alors il cria :"Attaquez !" La horde entière des mauvais esprits, des démons et des formes de cauchemar tournait contre Siddhartha. Ils coururent vers lui comme des fous, en jetant des cris à vous tourner le sang. Ils tirèrent des flèches empoisonnées de haine sur lui. Mais quand ces flèches s’envolèrent vers le prince, elles se transformèrent en pétales de lotus et tombèrent à ses pieds sans faire de mal. Rien ne pouvait troubler la paix de sa méditation.

 

   "Si ces armes et formes effrayantes ne le troublent pas" pensa Mara, "peut-être une vision de beauté agitera son esprit." Tout d’abord, les affreux démons se transformaient en des plus belles femmes. Ces ravissantes créatures dansaient devant le méditant, mais elles ne pouvaient pas l’affecter. Les souvenirs des palais de plaisir, les visions de sa femme et de son fils, de la musique céleste, de la délicieuse nourriture, rien ne pouvait faire une brèche dans la détermination de ce chercheur de la vérité.

 

   Mara se sentit défait. Mais il avait un dernier plan. Renvoyant sa suite, il apparut seul devant le Prince. D’une voix moqueuse, il dit :"Alors, vous êtes le grand Prince Siddhartha ? Vous pensez que vous êtes un grand méditant. Beaucoup de gens sages ont négligé de trouver la vérité, mais vous pensez que vous réussirez."

 

   "Comme vous êtes fou ! Ne savez-vous pas que cela demande beaucoup de préparations pour trouver la vérité que vous cherchez. Qu’est-ce que vous avez déjà pour être digne du succès. D’abord vous avez perdu vingt-neuf ans en plaisirs. Ensuite, vous gaspillez encore six ans en vous privant de nourriture. Maintenant, vous vous asseyez ici en espérant que cette sagesse vous viendrait. Quelle folie ! Arrêtez cette méditation ou au moins montrez un témoin qui attestera que vous êtes dignes de la réussite tandis que tous les autres ont échoué."

 

   Ces paroles méprisantes ne réussissaient pas à troubler Siddhartha. Il leva en silence sa main droite de son genou et toucha la terre devant lui. Oui, la terre elle-même était le témoin de Siddhartha ! Pendant d’innombrables vies, il avait apparu sur cette terre en formes variées. Il avait pratiqué la générosité et la patience, il avait agi tendrement et avait évité de faire du mal aux autre et il avait médité la vérité. Il avait fait toutes ces choses parfois en tant qu’un homme ou une femme, en tant qu’un riche ou un pauvre, maintes et maintes fois. Il avait fait tout ceci juste dans l’intérêt de découvrir la fin de toutes les souffrances. Et la terre était son témoin.

 

   Mara se rendit compte que maintenant il était vraiment vaincu, et il s’éteignait comme un mauvais rêve. Siddhartha fut laissé complètement seul. Les nuages de l’orage s’en allaient et la lune brillait dans le ciel. L’air sentit doux et une rosée de lumière étincelait sur les bouts de l’herbe. Tout était prêt.

 

 

EVEILLE !

 

L’esprit de Siddhartha était calme et détendu. Sa concentration devint plus profonde et sa sagesse devint plus brillante. Dans son oeil de l’esprit, il voyait si loin dans le passé. Il voyait que quand une vie se terminait, une autre recommençait. La mort conduisait le corps à une fin ; la vie elle mêm continuait et trouvait un nouveau corps encore et encore. Il voyait que quand une personne faisait du mal dans une vie, lui ou elle éprouvait de la tristesse dans le futur. Mais quand une personne agissait avec amour, elle éprouvait du bonheur et de la joie dans une vie suivante.

 

   Quand il découvrait comment toute vie est unie de cette manière, des vérités profondes apparaissaient dans son esprit. Le solei, les planètes, les étoiles, les galaxies de l’univers apparaissaient tous dans la méditation. Il voyait comment tout, du plus petit atome de poussière à la plus grande étoile était uni. Tout changeait constamment : en croissance, en décadence et à nouveau en croissance. Rien n’arrivait sans une cause et toute caus engendrait un effet.

 

   Ensuite, il voyait toutes les souffrances du monde. Il voyait comment tout être vivant, du plus petit insect au plus grand roi, courait après le bonheur, seulement pour finir dans le malheur. Et il découvrit la raison de toute cette tristesse. Il voyait que les gens ne comprennent vraiment pas que tout change toujours. Ils sont aveugles à cette vérité. Dans leur aveuglement, ils se battent, volent et se tuent pour les choses qu’ils désirent, mais ces choses ne peuvent jamais leur apporter le bonheur permanent. Bientôt elles changent ou se délabrent et la recherche recommence.

 

   Il voyait que les gens se battent contre les choses qu’ils détestent ; leur vie entière est remplie de haine et de colère. Ils causent du tort à quelqu’un d’autre tout le temps et il leur en coutera plus tard. Ils passent de vie en vie en créant plus de chagrin pour eux-même. Ils cherchent la paix mais ne trouvent que la douleur.

 

   Finalement, il découvrit le moyen de mettre fin à toute cette souffrance. Si une personne pouvait voire la vérité clairement comme lui-même l’avait vue cette nuit, il n’y aurait plus de cupidité ou de haine dans l’esprit. Il ou elle ne ferait plus rien pour causer du mal à quiconque. Ainsi, il n’y aurait plus de chagrin. Avec toute haine finie, le coeur de la personne se remplirait d’amour. Et cet amour apporterait paix et bonheur.

 

   Quand Siddhartha a vu tout ceci, même le dernier atome d’obscurité disparaissait de son esprit. Il fut couvert par une claire lumière rayonnante. Il n’était plus une personne ordinaire. Il était devenu entièrement illuminé par la vérité. Il était maintenant un Bouddha. Il a atteint son but !

   Avec un sourire calme et paisible, il se leva de sa méditation. C’était un matin et le soleil se levait à l’est.

 

 

ENSEIGNER A QUI ?

 

Toute la nature se réjouissait en ce matin glorieux. Des fleurs fraîches fleurissaient partout en envoyaient leur doux parfum dans l’air. Les oiseaux chantaient joyeusement et les créatures oubliaient leur peur. Les arcs-en-ciel et les nuages joliment colorés apparaissaient dans le ciel et les gens s’émerveillaient d’avoir de pareilles merveilleuses vues.

 

   Le Bouddha lui-même fut rempli par le plus grand bonheur. Son esprit, libre de toute obscurité et de tristesse, ressentit une joie infinie. Depuis des jours et des semaines, il restait près de l’arbre de l’Illumination en jouissant de la félicité et du bonheur que lui seul, Bouddha, connaît.

 

   Ensuite, il se dit :"C’était si difficile pour moi d’atteindre la fin de la souffrance et de devenir un Bouddha. J’ai du pratiquer si dur pendant longtemps. Quand je vois comment la plupart des gens sont aveugles et ignorants, je me demande s’il y a quelqu’un qui peut comprendre les vérités que j’ai découvertes. Comment pourrais-je les enseigner ? Peut-être c’est mieux pour moi de vivre le reste de ma vie dans les forêts seul de jouir du bonheur d’être moi-même un Bouddha."

 

   Ensuite, il entendit une voix intérieure qui dit :"Ne nous oubliez pas, s’il vous plaît ! Nous sommes les êtres souffrants du monde. Nous avons attendu ce moment depuis votre naissance et même avant cela. Nous avons espéré et prié plusieurs années que vous quitteriez la vie princière et découvririez le moyen de mettre fin à toute souffrance. Maintenant que vous avez trouvé cette voie, enseignez la pour nous s’il vous plaît. Contrairement à vous, nous souffrons encore."

 

   Mais une autre pensée se souleva dans l’esprit du Bouddha :"Qui sera capable de suivre les enseignements que je vais donner ? Qui est assez fort et courageux ?"

 

   Et une voix intérieure surgit :"Il est vrai que nos esprits sont troublés par l’ignorance, O Bouddha. Mais pour la plupart des gens, cette ignorance n’est pas si épaisse. Ils seront capables de vous comprendre. Dans leur intérêt, veuillez enseigner la vraie voie pour nous tous !"

 

   Et le Bouddha souriat et dit :"Bien sur, bien sur, j’enseignerai. La seule raison pour laquelle j’ai quitté la vie princière était de trouver un moyen pour aider les autres. Maintenant que je suis devenu un Bouddha, je dois faire tout ce que je peux."

 

"Mais même un Bouddha ne peut pas enlever les souffrances des autres s’ils n’essaient pas de s’aider eux-même. Les gens doivent vouloir se porter mieux avant qu’un médecin puisse les guérir. De la même manière, ils doivent vouloir entendre les enseignements de la vérité avant que quiconque puisse les aider. Mais quiconque vient vers moi avec un esprit ouvert trouvera que je suis prêt à lui enseigner en toutes circonstances."

 

   Ensuite, il réfléchissait :"A qui, parmi tous les êtres humains dans le monde, devrais-je enseigner en premier ? Qui est le plus prêt ?" Il se rappela d’Arada et d’Udaka, les deux maîtres qu’il avait rencontrés il y a six ans. "Ils seraient les mieux pour enseigner mais je vois qu’ils sont déjà morts et ont quitté ce monde."

 

   Après, il pensait aux cinq hommes qui vivaient avec lui pendant si longtemps dans la forêt."Ils sont prêts à comprendre la vérité," pensa-t-il. "Je leur enseignerai en premier."

 

   Il savait qu’il trouverait ces cinq hommes dans le Parc aux Cerfs près de Bénarès, la ville la plus pure de l’ancienne Inde. "Je vais aller là-bas,"proclama le Bouddha, "et commencer le travail que je dois faire."

 

 

LE PREMIER ENSEIGNEMENT

 

Bénarès était très loin et Bouddha marchait lentement à travers les villages et les fermes. Tout le monde fut attiré vers lui. Il était grand et beau et le déplaçait avec dignité et grâce. Il apportait la tranquillité et la joie aux gens. Il exprimait des paroles aimables et gentilles de soulagement à tout être humain qu’il rencontrait. Qu’ils fussent riches ou pauvres, simples ou intelligents, supérieur ou inférieur, le Bouddha les considérait tous pareillement, avec grand amour et respect.

 

   Il arrivait finalement au Parc aux Cerfs. De loin, les cinq hommes le virent s’approcher. Ils chuchotaient :"Voilà ce bon à rien de Siddhartha qui arrive. Ne disons rien à un lâcheur pareil. Ignorons-le s’il s’approche."

 

   Mais quand le Bouddha s’approcha, les homme sentirent immédiatement qu’il y avait quelque chose de très spécial en lui. Oubliant totalement leur intention, ils se levèrent automatiquement dès qu’il s’approcha. Avec un grand respect, ils préparèrent une place pour lui, arrangèrent sa robe, lui apportèrent de l’eau et dirent :"Bienvenue au Parc auxCerfs, Siddharta. Nous sommes heureux que vous soyez venu ici."

 

   Le Bouddha répondit :"Je vous remercie de votre accueil, oh moines. Mais vous devriez savoir que je ne suis plus le simple Siddhartha et ne plus m’appeler par ce nom."

 

   "Par quel nom devrions-nous vous appeler alors ?" demandèrent-ils.

   "Le monde entier dort dans l’ignorance." répondit-il. "Quand quelqu’un découvre la vérité, il ou elle ne dort plus. Maintenant je sui éveillé, ayant découvert la vérité. Tous les éveillés sont appelés Bouddha."

 

   Alors, les cinq hommes, avec un grand respect, dirent :"Oh Bouddha, s’il-vous-plaît, enseignez-nous ce que vous avez appris afin que nous puissions aussi nous éveiller."

 

   Et alors, en réponse à leur demande, Bouddha prononçait son premier enseignement. On appelle "tourner la roue du Dharma" et le Dharma est la vérité qu’il a découverte. "Oh moines," commença-t-il,"vous devez savoir qu’il y a quatre Nobles Vérités. La première est la Noble Vérité de la souffrance. La vie est remplie de souffrances de la vieillesse, de la maladie, de la mort et de la tristesse. La gens partent à la poursuite du plaisir mais ne trouvent que la tristesse. Même quand ils trouvent quelque chose d’agréable, ils se lassent de cela. Il n’y a nulle part de satisfaction réelle ou de paix."

 

   "La deuxième Noble Vérité est la cause de la souffrance. Quand notre esprit est rempli de l’avidité et du désir, les souffrances de toutes sortes s’ensuivent. Par exemple, si un hommme riche s’attache à sa richesse, son avarice ne lui apporte que du chagrin."

 

   "La troisième Noble Vérité est la fin de la souffrance. Quand nous éliminons tout désir de notre esprit, la souffrance prendra fin. Nous éprouverons une paix et un bonheur qui son au-delà des paroles."

 

   "Finalement, la quatrième Noble Vérité est la voie. La voie mène vers la fin de toutes souffrances. Si nous évitons de faire du mal à tous les êtres vivants, si nous nous concentrons et si nous obtenons la sagesse, chacun d’entre nous peut atteindre le bonheur parfait, la fin de tout chagrin."

 

   Quand ils entendirent ces paroles, les cinq hommes se sentirent aussi heureux que s’ils avaient trouvé un grand trésor. "Oh Bouddha !" dirent-ils, "Vous avez en effet trouvé la vérité. S’il vous plaît, enseignez-nous la voie qui mène à la parfaite sagesse et au bonheur et nous serons vos compagnons."

 

   On dit que plusieurs esprits invisibles entendirent aussi ces premiers enseignements et s’envolèrent partout en disant :"Le Bouddha va commencer à nous enseigner. Que tout le monte se réjouit !"

 

LA DOULEUR D’UN MERE

 

Le Bouddha enseignait de différents manières. Pour des gens simples et pour les enfants, il enseignait en racontant des histoires. Pour ceux d’une grande intelligence, il donnait des explications détaillées de la voie. Pour les autres, il enseignait sans exprimer un mot. Mais peut-être son meilleur enseignement est son propre exemple, sa manière de vivre. Il agit toujours avec bonté et amour. Il était patient avec tout être humain , même avec le plus stupide et fou.

 

   Très bientôt, beaucoup de gens furent attirés vers lui et devinrent ses compagnons. Si quelqu’un avait un problème, il ou elle allait voir le Bouddha pour demander conseil. Il y avait une femme nommée Gotami dont l’enfant venait juste de mourir. Elle était si triste qu’elle devint folle. Elle allait partout, essayant de ramener son enfant à la vie. Ses amis prirent pitié d’elle et lui dirent :"Gotami, vous devriez aller voir le Bouddha. Peut-être il peut vous aider."

 

   Elle allait devant le Bouddha, en tenant toujours son enfant dans ses bras. "Veuillez ramener mon fils à la vie pour moi," cria-t-elle. Bouddha lui répondit très gentiment :"Je peux vous aider, Gotami. Mais d’abord vous devez me ramener quelque chose. J’ai besoin d’une graine de moutarde. Cependant, elles doivent venir d’une maison où personne n’est encore morte."

 

   Gotami partit rapidement à la recherche de la graine de moutarde. Elle demanda à une maison et la femme lui répondit :"Bien sur que vous pouvez en avoir, vous pouvez avoir autant que vous voulez. Mais vous devriez savoir que mon mari est mort l’année dernière."

   "Oh !" réplique Gotami, "Alors, je dois chercher un autre endroit." Et elle courait chez la maison suivante.

 

   Mais partout où elle allait, la même chose se produisait. Tout le monde voulait l’aider, mais quelqu’un était mort dans toute famille qu’elle visitait. Une personne lui dit :"J’ai perdu ma fille, il y a trois ans." Une autre dit :"Mon frère est mort ici hier." C’était toujours la même chose.

 

   A  la fin de la journée, elle retourna chez le Bouddha. "Qu’est-ce que vous avez trouvé, Gotami ?" demanda-t-il. "Où est votre graine de moutarde ? Et où est votre fils ? Vous ne pleurez plus pour lui."

 

   "Oh Bouddha, dit-elle, j’ai découvert aujourd’hui que je ne suis pas la seule qui ait perdu un être aimé. Les gens sonts morts partout. Je me rends compte que je ne peux pas ramener mon fils à la vie. J’ai accepté sa mort et cet après-midi, je l’ai enterré. Maintenant, je suis retournée chez vous pour entendre vos enseignements. Je suis prête à entendre."

 

   Ensuite Bouddha dit :"Gotami, vous avez appris beaucoup de choses aujourd’hui. La mort doit arriver à tout être humain tôt ou tard. Mais si vous apprenez la vérité, vous pouvez vivre et mourir dans le bonheur. Venez, je vais vous enseigner." Et alors il lui enseigna et bientôt elle trouvait plus de paix et de bonheur qu’elle n’avait jamais connus auparavant.

 

UN HOMME GROSSIER

 

   Un autre jour, Bouddha traversa un village. Un jeune homme très irrité et impoli arriva et commença à l’insulter."Vous n’avez pas le droit d’enseigner aux autres," cria-t-il. "Vous êtes aussi stupide que tout autre. Vous n’êtes rien qu’un truqueur."

 

   Le Bouddha n’était pas contrarié par ces insultes. Au contraire, il demanda au jeune homme :"Dites-moi. Si vous achetez un cadeau pour quelqu’un et cette personne ne l’accepte pas, à qui appartient le cadeau ?"

 

   L’homme était surpris par une telle question étrange et répondit :"Il m’appartiendrait parce que j’ai acheté le cadeau."

   Le Bouddha sourit et dit :"C’est juste. Et c’est exactement la même chose avec votre colère. Si vous vous fâchez contre moi  et si je ne me sens pas insulté, alors la colère retombe sur vous. Vous êtes alors le seul qui devienne malheureux, pas moi. Tout ce que vous avez fait blesse vous-même.

 

   Si vous voulez arrêter de vous faire mal, vous devez vous débarasser de votre colère et au contraire devenir affectueux. Quand vous détestez les autres, vous devenez vous-même malheureux. Mais quand vous aimez les autres, tout le monde est heureux."

 

   Le jeune homme écoutait attentivement les sages paroles du Bouddha. "Vous avez raison, oh le Bienheureux," dit-il."Veuillez m’enseigner la voie de l’amour. Je veux devenir votre compagnon."

   Et le Bouddha répondit :"Bien sur. J’enseignerai à quiconque qui veut apprendre. Venez avec moi."  

 

 

LES PAROLES DE LOUANGE

 

Le Bouddha avait bientôt un grand nombre de compagnons ou de disciples qui le suivaient de lieu en lieu. Un jour, l’un d’eux vint vers lui et dit :"Oh le Bienheureux, vous êtes vraiment le plus grand de tous les maîtres qui existent!"

 

   Le Bouddha ne fut pas flatté par cet éloge. Au contraire, il interrogea le disciple :"Dîtes-moi, avez-vous rencontré tous les grands maîtres qui sont apparus dans le monde ?"

 

   "Non, bien sur que non," répondit-il.

   "Et connaissez-vous tous les maîtres qui sont en vie maintenant ou naîtront dans le futur ?"

   "Non, je ne connaîs pas,"répondit-il.

 

   Et alors le Bouddha dit :"Alors, il est absurde de dire que je suis le plus grand de tous les maîtres. Vous n’avez pas le moyen de savoir si ceci est vrai ou faux."

   "Mais je voulais seulement faire votre éloge parce que vos enseignements sont si excellents et utiles," répliqua le disciple.

 

   Ensuite le Bouddha dit :"Si vous pensez que mes enseignements sont utiles, la meilleure chose à faire est de les pratiquer. Ne gaspillez pas votre énergie en faisant mon éloge. La seule raison pour laquelle je suis venu au monde est enseigner aux autres. Si vous voulez me faire plaisir, suivez les enseignements. Ceci me fera plus plaisir que faire l’éloge."

 

   A un autre moment, le Bouddha demanda à un disciple :"Si vous voulez acheter de l’or précieux, est-ce que vous le payer sans le tester d’abord ?"

 

   "Non, bien sur que non. Il pourrait être faux, et alors cela serait gaspiller mon argent."

 

   "C’est exactement la même chose avec mes enseignements,"répondit le Bouddha."Vous ne devriez jamais accepter ce que je dis comme vrai simplement parce que je l’ai dit. Par contre, vous devriez mettre les enseignements à l’épreuve vous-même pour voir s’ils sont vrais ou faux. Si vous trouvez qu’ils sont vrais et utiles, alors mettez-les en pratique. Mais ne le faîtes pas simplement par respect."

 

   "Ainsi, ne critiquez pas les enseignements des autres et ne dîtes pas qu’ils ne sont pas bons. Il y a plusieurs autres enseignement dans le monde et ils ont tous leur propre moyen d’aider les gens. Ainsi ne critiquez aucun d’eux. Ce n’est pas votre affaire. Votre seule affaire est de trouver le bonheur et d’aider les autres à le trouver aussi."

 

   Ainsi, c’est par de telles méthodes que Bouddha a enseigné à ses disciples à penser par eux-même, à être aimables aux autres et à respecter tout être humain.

 

LA TENDRESSE POUR LES ANIMAUX.

 

Il était de coutume en Inde pour les gens de tuer des animaux en sacrifice ou en offrande à leurs dieux. On dit que cela rendait les dieux heureux. Ensuite, les dieux donneraient aux gens ce qu’ils ont supplié, tel que la richesse ou la pluie pour leurs moissons.

 

   Partout où il allait, Bouddha dit aux gens que c’était faux de sacrifier les animaux ainsi. Certaines personnes qui l’entendirent se mettaient en colère contre le Bouddha et dirent :"Nos livres sacrés disent que l’est juste de tuer les animaux et de les offrir à nos dieux. Comment osez-vous enseigner différemment ?"

 

   Le Bouddha répondit :"Ce n’est pas bien de rendre un autre malheureux tandis que vous pouvez être heureux. Tout le monde veut rester en vie comme vous. Cependant, si vous sacrifiez un animal, vous êtes simplement égoiste. Et j’ai déjà enseigné maintes et maintes fois qu’une personne égoiste ne trouve que du malheur dans la vie.

 

   Ainsi, tout dieu qui réclame le sang d’un animal avant de vous aider n’est pas un aimable dieu. Il n’est pas digne d’être vénéré par tout le monde. Mais si vous agissez avec amour et bonté envers tout le monde, les animaux et les gens pareillement, alors les dieux eux-même devraient vous vénérer !"

 

   Beaucoup de gens qui entendirent ces paroles de sagesse s’aperçurent qu’elles étaient réelles. Ils renonçaient immédiatement à leur habitude de sacrifier les animaux.

 

 

LE POUVOIR DE L’AMOUR.

 

Le Bouddha n’a jamais oublié la promesse qu’il avait faite au roi Bimbisara de retourner pour lui donner des enseignements. Quand le bon moment était arrivé, il allait à Raja griha. A l’extérieur de cette ville royale, il y avait une colline appelée le Somment du Vautour et le Bouddha et ses disciples vivaient dans des grottes là-bas.

 

   Le roi Bimbisara allait souvent au Sommet du Vautour pour entendre les paroles du Bouddha. Les gens de la ville y allaient aussi et bientôt le nombre des compagnons du Bouddha augmentaient grandement. Peu de temps après, le roi et plusieurs autres gens riches donnaient au Bouddha et à ses disciples des parcs où tout le monde pouvait rester et écouter ses enseignements à l’aise.

 

   Le cousin du Bouddha, Devadatta devint très jaloux. "Il a tellement de gens qui le suivent," pensa-t-il, "et tout le monde lui montre beaucoup de respect. Mais ils m’ignorent tous, et je suis aussi grand que lui. Je dois le détruire !"

 

   Il savait qu’il aurait besoin d’aide pour tuer le Bouddha, alors il allait chez le fils du Roi Bimbisara. "Ne voulez-vous pas être Roi ?", demanda-t-il. "Pourquoi votre père devrait-il avoir toute la richesse et le pouvoir ? Venez, si vous m’aidez à tuer le Bouddha, je vous aiderai à tuer votre père. Ensuite, vous pouvez devenir Roi à sa place."

 

   Le fils du Roi écoutait ces mauvaises paroles et acceptait. Alors, tous les deux essayaient selon plusieurs manières d’assassiner le Bouddha. Un jour, quand le Bouddha était entrain de méditer près du Somment du Vautour, ils firent rouler un gros rocher vers le Bouddha. Mais juste avant qu’il allait écraser le Bouddha, le rocher se brisa en deux, laissant le Bouddha sain et sauf.

 

   Une autre fois, le Bouddha traversait la ville avec plusieurs de ses plus proches disciples. Les deux hommes savait qu’il arrivait et étaient prêts. Ils avaient acheté un éléphant et lui avaient donné à boire beaucoup d’alcool. Quand il était tout à fait ivre, ils le frappaient à coups de bâton jusqu’à ce qu’il devint fou de colère. Ensuite, ils le lâchèrent dans la direction du Bouddha, en espérant que l’éléphant l’écraserait à mort.

 

   Quand les disciples virent l’éléphant enragé qui s’avance vers eux, ils s’enfuirent de peur. Tous sauf Ananda, le plus proche compagnon du Bouddha, restatait à côté de son maître, en tenant la robe du  Bouddha.

 

   Le Bouddha vit l’éléphant arriver et au lieu d’avoir peur ou d’être en colère,  ressentit un grand amour et eut pitié de la pauvre bête. Même si l’éléphant était ivre et fou, il sentit le pouvoir de l’amour du Bouddha. Il cessa de s’enrager et s’avança vers le Bouddha et baissa sa grande têt aux pieds du Bouddha.

 

   Le Bouddha caressa gentiment l’éléphant et se retourna et dit à Ananda :"La seule manière de détruire la haine est l’amour. La haine ne peut être vaincue par plus de haine. C’est une très grande leçon à apprendre."

 

LE RETOUR.

 

Un jour, le Bouddha dit à ses disciples :"Il est temps que je retourne à Kapilavastu, la ville de mon père."

 

Ils commencèrent alors le long voyage vers la maison de l’enfance du Bouddha. La nouvelle de la venue du Bouddha parvint rapidement à la ville et tout le monde devint très excité et heureux. "Enfin notre Prince bien-aimé est de retour !" crièent-ils."Il est maintenant un grand maître avec des centaines et des centaines de compagnons. Comme c’est bien de le revoir !"

 

   Le Roi Suddhodana fut rempli de joie d’entendre le retour de son fils. Quand il apprit que le Bouddha avait beaucoup de compagnons, il devint fier et se dit :"Mon fils est devenu un grand chef apès tout. Il a apporté un grand honneur à mon nom."

 

   Il ne pouvait pas attendre l’arrivée du Bouddha, il envoya un serviteur en avant pour voir comment son fils était après plusieurs années. Le lendemain, le serviteur arrivait sur le lieu où le Bouddha et ses disciples demeuraient. Ils portaient tous des bols en bois. Ils allaient de porte en porte dans le village en mendiant la nourriture. Ensuit, ils retournèrent où ils demeuraient et mangeaient ensemble leur simple repas dans le silence.

 

   Le serviteur retournait à Kapilavastu et rapportait tout ceci au Roi. Le Roi était furieux. Il cria :"Mon fils, un prince, est devenu un mendiant ! Je suis disgrâcié. Je dois mettre un terme à ceci !"

 

   Il sortit immédiatement du palais et se rendait à l’endroit où son fils demeurait. Quand il vit Siddhartha, à présent un Bouddha rayonnant entouré de centaines de disciples, il fut très impressionné. Ils s’abordèrent très tendrement. Ensuite le roi demanda :"Est-ce vrai ce que j’ai entendu dire que vous mendiez la nourritur tous les matins ?"

 

   "Oui, c’est vrai. C’est notre coutume de mendier."

 

   Sur ce, le Roi devint plus en colère qu’il n’était auparavant. "Notre coutume ?" cria-il-il."Vous venez d’une longue lignée de rois qui ne devaient jamais mendier la nourriture dans leur vie. Notre coutume est de mendier dans des plats en or et en argent, pas dans des bols en bois. Que voulez-vous dire par notre coutume ?"

 

   La douce réponse vint :"Père, vous venez d’une longue lignée de rois. C’est vrai. Mais je viens d’une longue lignée de maîtres, des Bouddhas du passé. Ces maîtres ont toujours été très nobles. Ils recevaient leur nourriture chez les gens qu’ils rencontraient. Quand je dis c’est notre coutume de mendier, je veux dire que c’est la coutume des Bouddhas."

 

   Ensuite il empoigna le bras de son père et marchait seul avec lui un bon moment. Il lui enseignait les Nobles Vérités et la voie qui mène à la fin de toute souffrance.Après l’avoir écouté un bon moment, le Roi dit :"C’est vrai que vous êtes plus que simplement mon fils. Le sage Asita a prédit quand vous étiez juste un bébé que vous deviendriez un grand maître. Je me prosterne devant vous, oh Bouddha. Acceptez-moi, s’il-vous-plaît, qui ai voulu que vous deveniez un roi, comme un de vos disciples."

 

   Peu après, la femme du Bouddha, Yasodhara, son fils Rahula, la tantne qui l’a élevé et beaucoup d’autres du palais demandaient aussi de devenir ses disciples. "Nous étions si tristes quand vous nous quittiez il y a plusieurs années." Lui dirent-ils."Mais maintenant vous nous avez apporté beaucoup de bonheur et de paix de l’esprit avec vos enseignements de la vérité. Nous sommes heureux que vous nous avez quitté et êtes revenu en un Bouddha."

 

 

LE ROI ET L’ESPRIT DE L’ARBRE

 

Quand le Bouddha avait trente cinq ans, il donnait ses enseignements à tout être vivaitn qui était intéressé. Pendant quarante cinq ans, il parcourait l’Inde en apportant aux gens la paix de l’esprit. Parfois, quand il voulait enseigner aux gens l’amour ou la tendresse, il leur raconait des histoires qui satisferaient leur imagination. Voici une des histoires qu’il racontait.

 

   Il y a très très longtemps, il y avait un Roi orgueilleux. Il voulait faire construire un très grand palais pour lui-même, alors il dit à ses ministres :"Allez dans la forêt et trouvez le plus grand arbre là-bas que j’utiliserai pour mon palais."

   Les ministres trouvèrent un tel arbre, profond dans la forêt. Il était magnifique et était entouré par plusieurs autres petits arbres. Cette nuit-là ils faisaient le compte-rendu au Roi et annonçaient :"Votre Majesté, nous avons trouvé juste ce que vous vouliez. Demain nous retournerons au bois pour l’abattre."

 

   Le Roi était très heureux et allait dormir. Cette nuit-là, il avait fait un rêve très étrange. Il rêvait qu’un esprit, qui vivait dans ce grand arbre, apparut devant lui. "Oh Roi."Dit-il."S’il vous plaît, ne détruisez pas la maison où je vis. Si vous le faîtes, chaque coup me blessera et je mourirai."

   Mais le Roi répondit :"Vous êtes le plus bel arbre dans toute la forêt. Je dois l’utiliser pour mon palais."

 

   L’esprit plaidait, mais le Roi était très obstiné et insistait que l’arbre serait abattu. Finalement, l’esprit de l’arbre lui dit :"D’accor, vous pouvez le couper. Mais, s’il-vous-plaît, faites comme ceci. Ne le découpez pas du bas comme les gens ont toujours fait.Au contraire dites à vos hommes de grimper sur le cîme de l’arbre et de le couper petit à petit. D’abord dites leur de découper un morceau, puis un autre, jusqu’à ce qu’ils découpent l’abre entier."

 

  Le roi était très surpris par ceci et dit :"Mais si je dis à mes hommes de faire comme vous dites et de découper votre arbre plusieurs fois, cela vous causera beaucoup plus de douleur que s’ils le découpent juste une fois du bas."

 

   L’esprit répondit :"Oui, c’est vrai. Mais c’est mieux pour les autres créatures dans la forêt si vous faîtes comme je dis. Vous voyez, mon arbre est très grand. S’il tombe en un grand morceau, il écrasera les autres abres plus petits autour de lui et tuera beaucoup de petits animaux. Plusieurs oiseaux et insectes perdront leur maison et beaucoup de petits arbres seront détruits. Mais si vous le découpez morceau par morceau, il ne fera pas autant de domages."

 

   Alors le Roi se réveilla. Il se dit :"Cet esprit se serait laissé lui-même découper en cetn fois afin que les petits animaux de la forêt ne souffriraient pas. Comme il est brave et aimable ! Et qu’est-ce que je dois être si égoiste pour mon propre plaisir et mon orgueil. Au lieu de l’abattre, je devrais l’honorer !Ce rêve m’a appris que je devrais être aussi aimable et gentil envers tout le monde."

 

   Et le Roi allait dans la forêt le lendemain et décorait l’arbre. A partir de ce jour, il était devenu un gentil souverain.

 

 

UN AMOUR EGAL POUR TOUS.

   Un jour Devadatta tomba malade. Plusieurs médecins sont venus le voir mais aucun ne pouvait le guérir. Alors, son cousin, le Bouddha allait lui rendre visite.

 

   Un des compagnons du Bouddha lui demanda :"Oh Bouddha, pourquoi allez-vous aider Devadatta ? Il a essayé plusieurs fois de vous blesser. Il a même essayé de vous tuer !"

 

   Et le Bouddha répondit :"Il n’y a pas de raison d’être ami avec certaines personnes et ennemi envers les autres. Tout être vivant est égal en cela que tout le monde veut le bonheur et personne n’aime être malade et pauvre. Nous devrions avoir donc de l’amour pour tout le monde."

 

   Alors, il s’approcha du lit de Devadatta et dit :"Si c’est vrai que j’aime Devadatta, qui essaie toujours de me faire du mal, autant que j’aime Rahula, mon unique enfan, alors, puisse mon cousin être guéri de sa maladie. !" Devadatta se rétablit immédiatement et était à nouveau en bonne santé.

 

   Bouddha se tourna vers ses disciples et dit :"Rappelez-vous, un vrai Bouddha aide tous les être pareillement."

 

LES DERNIERS JOURS

 

Quand le Bouddha avait quatre-vingt ans, il se dit :"J’ai fait tout ce que je pouvais pour aider les autres. Je leur ai appris comment vivre avec amour et comment ne pas avoir peur de quelque chose dans la vie. Maintenant, c’est le moment de leur montrer comment quitter ce monde sans peur."

 

   Alors il appela le fidèle Ananda vers lui et dit :"Ananda, il est temps pour nous de retourner à Kapilavastu pour la dernière fois. Je veux mourir dans la ville où j’ai grandi."

 

   Ananda fut frappé de douleur."Oh Bouddha !" Cria-t-il. "S’il-vous-plaît, ne nous laissez pas ! Pendant tant d’années vous avez été notre guide. Que ferons-nous sans vous ?" Ensuite il commença à sangloter amèrement.

 

   Le Bouddha répondit :"Ne pleurez pas, cher Ananda. J’ai toujours enseigné que la mort est une partie naturelle de la vie. Il n’y a rien à craindre. Vous devez comprendre cela. Et quand je serai parti, mes enseignements seront votre guide. Si vous les avez compris dans votre coeur, vous n’avez plus besoin de moi. Venez, allons-nous en."

 

Et alors le Bouddha et ses disciples se dirigèrent vers le Nord. Pas très loin de Kapilavastu, ils traversaient le village de Kushinagar. Le Bouddha leur demanda de s’arrêter là pour se reposer. Alors il se tourna vers Ananda et dit :"C’est ici que je mourirai."

 

   Bien que ceci dut être le dernier jour de sa vie, le Bouddha n’arrêtait pas d’aider les autres. Un vieil homme du village demanda à le voir et le Bouddha accepta. Il écouta les problèmes du vieux et lui donna des conseils. L’homme fut mis à son aise et se sentit de nouveau heureux.

 

   Ensuite, le Bouddha sortit dans le jardin et se coucha au milieu de deux arbres. Ses disciples se rassemblèrent autour de lui. Certains pleuraient, mais d’autres, leurs esprits complètement en paix, regardaient silencieusement.

 

   Alors, le Bouddha parlait pour la dernière fois."Souvenez-vous de ce que je vous ai enseigné. La passion et le désir sont causes de toute souffrance. Tout doit changer tôt ou tard, alors ne vous attachez à rien. Au contraire, consacrez-vous à éclaircir votre esprit et à trouver le bonheur durable." 

 

   Ensuit, le Bouddha se tourna sur son côté droit et plaça sa main droite sous sa tête. Il ferma les yeux et mourut très paisiblement. C’était le jour de la pleine lune du quatrième mois.

 

   Peu de temps après, ses disciples prirent son corps et le placèrent sur un tas de bois. Ils allaient le bruler, comme c’était la coutume, mais ils ne pouvaient allumer le feu. Ensuite, le disciple principal du Bouddha arriva. Il était absent quand le Bouddha mourut et se dépêchait de rentrer à Kushinagar dès qu’il apprit la mort du Bouddha. Après son arrivée, il rendit les derniers respects à son maître. Le bois prit feu tout seul. Il brulait pendant longtemps jusqu’à ce qu’il ne restait que des cendres et un peu d’os.

 

   Les différents rois qui vivaient dans le Nord de l’Inde à l’époque voulaient tous des cendres et des os du Bouddha. Ils pensèrent :"Je construirai un monument pour ce grand maître dans mon royaume et placerai ses restes dedans. Ceci apportera pour moi et pour mon royaume un grand honneur."

 

   Puisque chacun des rois voulait les restes, ils commencèrent bientôt à se disputer."Ce sont les miens."Dit l’un."Non, ils appartiennent à moi."Dit l’autre. Finalement, une personne sage dit :"Bouddha a passé sa vie entière à nous enseigner comment aimer les uns les autres. Maintenant, après sa mort, vous les gens insensés, êtes sur le point de vous battre pour ses cendres. Se battre est contre tout ce qu’il nous a toujours enseigné. Alors, au lieu de vous disputer, nous allons diviser ses restes également. Ensuit, chacun de vous pourra construire un monument séparé  pour lui dans son propre royaume."

 

   Les rois comprirent bien la sagesse de ces parole et arrêtaient leur dispute. Ils divisaient les cendres et les os du Maître entre eux et retournèrent à leur royaume. Là, ils construisaient des monuments pour la mémoire de celui qui a enseigné et vivait la voie de la paix et de la sagesse.

 

LES ENSEIGNEMENTS VIVENT TOUJOURS

 

Le Bouddha est mort il y a environ 2 500 ans dans un petit village en Inde. Mais ses enseignement de l’amour et de la sagesse ne sont jamais morts. Ses disciples qui vivaient avec lui transmettaient ses enseignements aux autres. Et ceux-ci, en retour, les enseignaient encore aux autres. De cette façon, ils sont parvenus jusqu’à nous aujourd’hui.

 

   Tout le monde, dans tout pays, quoi qu’il ou elle croit, peut apprendre des enseignements du compatissant Bouddha. En les suivant purement, nous pouvons nous débarasser de tout égoisme, de la haine et de l’avidité. Nous pouvons vaincre toute crainte et atteindre la même paix que le Prince Siddharta a trouvé sous l’arbre de l’Illumination. De la même façon qu’il a faite, nous pouvons chacun devenir un Bouddha, un être éveillé. Nous pouvons apporter le même bonheur aux autres comme il a fait.

 

   Que tous les êtres puissent être heureux !

  

"Ne pas faire du mal,

Faire du bien,

Et purifier son esprit,

C’est l’enseignement des Bouddhas."

 

 

(à suivre)


 

Tru Tri Chua